Le poète et homme de radio, Djamel Amrani, nous a quittés à l'orée du mois de mars dernier, en laissant un vide difficile à combler. Il était réputé pour sa gentillesse et sa grande connaissance de la culture universelle. Sa verve prolifique lui a valu respect et admiration. Djamel Amrani était cette voix mélodieuse qu'on écoutait avec plaisir sur les ondes de la radio Chaîne III dans des émissions littéraires. Le poète était cet habitué, qu'on croisait lors des ventes-dédicaces, des cafés littéraires ou encore des vernissages, qui affichait toujours le sourire et qui se montrait disponible quand on lui posait une question quelconque. Djamel Amrani est né en 1935 à Sour El Ghozlane. Suivant son père à travers des missions itinérantes, la famille Amrane séjournera dans plusieurs localités avant de s'installer définitivement à Alger en 1952. Il fréquentera l'école communale de Bir Mourad Raïs où il s'imprégna de littérature. Après avoir obtenu son bac en 1956, il est contacté par Amara Rachid pour monter au maquis et rejoindre les rangs de l'ALN. Il participe activement à la réunion préparatoire et à la grève des étudiants du19 mai 1956. Il s'implique ainsi dans le mouvement national de résistance. Il est arrêté en 1957, lors de la bataille d'Alger où il sera torturé dans la villa Susini et incarcéré. Les membres de sa famille sont tuées en signe de représailles. Il ne sort de prison qu'une année après avant d'être expulsé en France. Germaine Tillon l'accueille pour témoigner de la torture en Algérie. Le Témoin, publié aux éditions de minuit en 1960, est sa première œuvre. Il publiera par la suite d'autres titres, tels que Soleil de notre nuit, Vers l'amont, Le Dernier crépuscule, L'été dans la peau et Bivouac des certitudes. Djamel Amrani est l'un des pionniers des médias algériens en éditant le journal Echaâb avec Salah Louanchi et Serge Michel et un autre intitulé Atlas avec Cheriet Lazhari. En 1966, il s'envole vers la France où il s'esseaira à la production d'une émission maghrébine à la télévision française l'OREF. De retour au pays, il intègre l'équipe de la RTA pour des émissions littéraires. Il a animé pendant des années des émissions poétiques sur les ondes de la Chaîne III intitulées : « Psaumes dans la rafale », « Poé-mérides », « Rhizomes magnétiques », « A cœur ouvert » ou encore « Le temps de vivre ». En juillet 2004, le regretté Djamel Amrani a été le récipiendaire de la médaille Pablo Neruda. Une haute distinction de la poésie décernée par le président du Chili, Ricardo Lagos Escobar.