En dépit des ravages causés par le mildiou, les agriculteurs ont déployé d'énormes efforts pour assurer une bonne production. Plusieurs agriculteurs ont donné l'alerte dernièrement à Ben Azzouz pour affirmer que leur production de tomate industrielle a été affectée par le mildiou. On avance même une perte de plus de 50% de la production. «Certains d'entre nous ont carrément procédé au labourage de leur culture pour éviter la propagation de cette maladie», affirme l'un d'eux. D'autres tout en montrant leurs champs commentent: «Voilà le labeur d'une saison qui est parti en fumée.» Des parcelles plus ou moins importantes ont effectivement été touchées, alors que d'autres ont échappé à la maladie. A Aïn Nechma, El Hammam, Zaouia et Ben Azzouz, lesquelles comptabilisent les superficies les plus importantes, le spectacle diffère: d'immenses champs rouges sont restés intacts et la cueillette se poursuit le plus normalement du monde. Pour le chef du bureau des statistiques de la région de Ben Azzouz, la maladie n'a pas connu une propagation alarmante. A ce propos, il dit: «Effectivement, certains champs ont été touchés par le mildiou et c'est le cas de l'ensemble des wilayas de l'Est connues pour cultiver la tomate industrielle. Les derniers changements de température sont la cause essentielle de cette maladie. Mais ce que je peux affirmer, c'est que l'ensemble des terres cultivées qui ont été entretenues par leurs propriétaires, n'ont pas été touchées. Ici à Ben Azzouz, on a fait le tour des champs et on a estimé les pertes à 10 % seulement.» Il ajoutera que vu la floraison multiple des plants de la tomate, les agriculteurs dont les champs ont été touchés, peuvent désormais apporter les engrais nécessaires pour les soigner afin de réduire les pertes. Ces assertions sont confirmées par les services de la DSA. Un courrier adressé aux instances ministérielles précise que « des dégâts occasionnés par le mildiou ont des taux variables allant d'une parcelle à une autre, et les parcelles bien traitées n'ont pas été concernées». Et estimer en fin de compte les prévisions de pertes «sur l'ensemble du territoire de la wilaya à moins de 20%.» Selon les déclarations d'un cadre des services agricoles les prévisions de production pour cette saison restent même très intéressantes en affirmant que des rendements importants estimés à 400 q à l'hectare sont attendus «Nous nous attendons mêmes à des pics pouvant dépasser les 700 q/ha dans la commune de Ben Azzouz. Cette production aura ainsi à assurer plus de 120 000 t de tomates qui seront injectées dans le secteur de la transformation», a ajouté notre interlocuteur. Cette réussite a d'ailleurs fait de la région de Ben Azzouz un label national dans la filière de la tomate industrielle, une activité qui occupe à ce jour plus de 90 % des 3 600 agriculteurs recensés dans la région. «Notre commune occupe aussi plus de la moitié des terres cultivées dans la wilaya», précise le chef du bureau des statistiques. On estime également que les répercussions économiques sur la région restent très intéressantes «Pour cette saison, nous avons déjà signé plus de 600 conventions avec les agriculteurs pour le volet de la transformation. Ce chiffre représente carrément le double de celui enregistré l'année passée. Nous avons relevé un grand intérêt des agriculteurs suite aux mesures incitatives du gouvernement qui accorde une aide conséquente aux producteurs», explique un cadre de la DSA. Pour les éternels problèmes de livraison, perte et attente que vivaient les producteurs dans les années passées et qui avaient fini par les éloigner de la filière, notre interlocuteur juge que les choses «ont beaucoup changé. L'existence de plusieurs conserveries à Skikda et dans d'autres wilayas du pays a fini par encourager les agriculteurs, et la dernière décision ministérielle du 10 mars 2010, qui a revu à la hausse l'aide de l'Etat aux producteurs les a convaincus à produire d'avantage».