Ce festival a prouvé de fait que le malouf est plus que jamais le paraphe incontestable de la ville des Ponts. Le palais Malek Haddad a été littéralement pris d'assaut ce lundi par les familles constantinoises. La salle de spectacle a accueilli la dernière soirée du festival du malouf dans un fébrile et joyeux brouhaha. Tout le monde se demandait qui, d'entre toutes ces jeunes troupes et associations musicales, -une quinzaine-, allait remporter la première place au concours du malouf. Quel suspense ! Qui plus est, savamment entretenu par la jeune et jolie animatrice, qui a eu le mérite d'apprendre par cœur quelques tirades puisées dans les textes support du malouf. Après une délicieuse ouverture signée par le chantre annabi, Dib El Ayachi, que le public a écouté avec un plaisir manifeste, y mêlant youyous et chaleureux applaudissements, les membres du jury, Mohamed Hamma et Mourad Laïb de Constantine, Amine Keffat de Tlemcen, et Mokdad Zerrouk d'Alger, ont enfin rejoint la scène pour expliquer à la nombreuse assistance les critères et système de notation sur lesquels ils se sont basés pour délibérer. Tout a été pris en considération: tenue vestimentaire, maîtrise des textes, des instruments, de la voix, etc. Compte à rebours… Ouf, un premier nom est lâché: Yasmine Habachi, de l'association sétifienne El andalous ! Le prix spécial jury lui est décerné pour son brillant solo vocal. La troisième place revient à la troupe constantinoise, «Thourat El qacentini», la deuxième à la Constantinoise (encore), «Inchirah», qui recèle en son sein de très jeunes musiciens, avec un élément féminin présent en force. Enfin, la première place est tout naturellement revenue à «Maqam», de… Constantine ! Pour rappel, ce groupe est détenteur du 1er prix de la 2e édition du même festival. Les présidents des associations musicales des autres wilayas du pays ont, de leur côté, fait montre d'un fair-play exemplaire. A ce propos, le président de l'association «Ibnou Badja », de Mostaganem, Dr Fodil Benkrizi, nous a livré ses impressions, celles d'un artiste féru de musique andalouse: «Nous sommes venus nous imprégner de malouf qui est, sans conteste, l'apanage de Constantine, et il faut avouer qu'il est inimitable.» Le clou de cette soirée exceptionnelle qui, de l'avis général a replongé, durant quelques heures, Constantine dans son passé culturel glorieux, est le concert de Salim Fergani, que le public a goûté dans un silence quasi religieux. Le chantre, toujours au top de sa forme, a ébloui les esthètes, qui lui ont réservé une belle ovation.