Mohamed Haffad, directeur général de l'Ecole nationale supérieure du tourisme (ENST), a été limogé et remplacé, selon nos informations, par Noureddine Ahmed-Sid, sous-directeur au ministère du Tourisme et de l'Artisanat, chargé du suivi du plan qualité tourisme et du thermalisme. La «fin de fonction» lui a été signifiée par une correspondance qui lui a été adressée le 12 juillet dernier, signée par Ahmed Kaci Abdallah, secrétaire général du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, sans toutefois en indiquer les motifs. Il lui est juste demandé «de prendre les dispositions nécessaires pour les passations de consignes». Ce limogeage est pour le moins inattendu : récemment, Smaïl Mimoune, ministre du secteur, avait assisté à une cérémonie de sortie de promotion de cette école, au côté de l'ex-directeur général, et rien ne laissait présager une telle issue. Le 25 décembre 2010, le ministre avait regroupé des anciens élèves de cette école, leur signifiant : «Le secteur a besoin de vous. Je ferai tout pour vous intégrer.» Depuis sa nomination, le ministre a misé sur la formation, car sans une ressource humaine qualifiée, le tourisme ne pourra pas sortir la tête de l'eau. Il faut le dire sans détour : les cadres du secteur ont le plus souvent été marginalisés, voire relégués à jouer les seconds rôles. Or, nombre d'entre eux ont fait les beaux jours des chaînes internationales installées dans notre pays (contrats de management) ou sous d'autres cieux. Le limogeage de Mohamed Haffad et surtout la manière dont il s'est déroulé ont été perçus, par certains cadres du secteur, comme une contradiction du ministère. Quel est le signal envoyé ? Est-ce que le ministre veut injecter du sang neuf ? Car si le temps n'est pas notre allié, il est notre juge et nous sommes déjà en sursis. Mais le ministre est-il bien conseillé lors des remaniements qu'il est en train d'opérer au niveau des directions du tourisme et de l'artisanat ? Il a déjà remplacé le directeur de l'Office national du tourisme (ONT) qui, comme ses successeurs, était assis sur un siège éjectable, ainsi que le directeur par intérim de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie de Bou Saâda. Reste à savoir quelles sont la marge de manœuvre et les chances dont dispose le ministre pour appliquer sa politique de développement du tourisme…