Le maire affirme qu'il a déposé 18 plaintes pour menaces de mort, tentative de corruption, ouverture d'un cabaret et d'un débit de boissons sans autorisation, qui sont restées sans suite. La partie adverse affirme qu'il veut céder l'hôtel à un de ses proches et éviter la destitution. Acquitté par le tribunal de Boufarik, puis condamné par la cour de Blida pour abus d'autorité, le P/APC de Zéralda, Mouhib Khatir, a accusé hier, lors dune conférence de presse animée à la maison de la presse Tahar Djaout, l'ex-P/Apc, les anciens directeurs du centre des affaires et les « actionnaires » du centre des affaires de Zéralda de faux et usage de faux, de tentative de corruption et de trafic d'influence. Revenant sur la genèse de cette affaire, le maire dira que les locataires, qui n'ont pas payé leur loyer depuis 1994, ont même tenté de le vendre, alors qu'il est propriété intégrale de la commune de Zéralda. Accompagné des membres du syndicat et de la directrice par intérim du centre, Mouhib Khatir affirmera qu'il a déposé pas moins de 18 plaintes pour menace de mort, tentative de corruption, ouverture d'un cabaret et d'un débit de boisson sans autorisation et qu'il a envoyé des correspondances, aussi bien au wali délégué de Zéralda qu'au wali d'Alger et au ministre de la Justice. « Comment se fait-il que mes plaintes n'ont eu aucune suite, alors que la partie adverse a pu me traduire devant les tribunaux suite à une seule plainte ? », s'interroge le maire. Allant plus loin dans ses accusations, il affirmera que le Centre des affaires ne devait aucunement servir de lieu de prostitution. « Il est devenu un lieu de prostitution avec un hôtel de passe, un parking sous-terrain qui s'est transformé en marché et tout le monde le sait. Personne ne veut s'impliquer », dira-il sur un ton accusateur. Interrogé sur les passations de consigne entre lui et l'ex-P/Apc, Mouhib Khatir affirme qu'il n'y a pas eu de passation de consigne et que les gros dossiers ont disparu du siège de l'APC : « J'ai reçu au début de mon mandat un rapport alarmant de la cour des comptes concernant la gestion catastrophique, la corruption et la dilapidation des deniers publics. » Le maire déclare qu'il a été élu sur la liste des indépendants et qu'il ne possède aucune couverture politique pour sa protection. « L'hôtel, le bar, la salle des fêtes et la cabaret activent à ce jour, en dépit de l'arrêté de fermeture signé par le wali d'Alger en juillet 2008 », poursuit-il. Contacté, Me Sidi Saïd, avocat de la gérante de l'hôtel Ennour, situé au Centre des affaires, dira que sa cliente s'acquittait le plus normalement du monde de ses loyers, mais que depuis sa venue à la tête de l'Apc, il a fait du centre une fixation : « Il voulait à tout prix le reprendre pour le céder plus tard à un de ses amis sous la forme d'une adjudication restreinte. Il a même trouvé le moyen de menacer ma cliente en renvoyant la directrice du centre et manipulait les documents de renouvellement du bail pour ses intérêts personnels. » Interrogé sur les accusations selon lesquelles l'hôtel, le bar, la salle des fêtes et le cabaret activent malgré l'arrêté de fermeture du wali, l'avocat répondra que l'hôtel possède un agrément délivré par le ministère du Tourisme, alors que pour le restaurant et la salle des fêtes, un renouvellement des agréments a été envoyé à la commission de daïra qui a rendu un avis favorable. Nous attendons la réponse de la commission de wilaya, dira notre interlocuteur, qui précisera que la discothèque sera transformée en salle de conférences. Quant aux accusations selon lesquelles l'hôtel serait devenu un lieu de prostitution, l'avocat rétorquera que les services de sécurité sont là pour déclencher une enquête si cela était vrai. « L'hôtel est situé dans un endroit stratégique à Alger et non pas dans un douar éloigné. Le maire a eu recours à ces accusations sans aucun fondement après le verdit de deux années avec sursis, afin de ne pas perdre son immunité et d'être relevé de ses fonctions par le wali d'Alger », conclut notre interlocuteur.