Pour nous en tant que militants amazighs, l'officialisation de la langue amazighe est incontestablement un acquis historique. C'est une grande conquête. C'est une bataille remportée dans la longue marche des Amazighs. Maintenant, il faut attendre la constitution du nouveau gouvernement pour juger de la volonté du pouvoir de vouloir mettre en pratique cette officialisation. Les partis nationalistes arabes et les islamistes du PJD ne cachent pas leur hostilité au fait amazigh. Depuis son élévation au rang de langue nationale, tamazight a connu beaucoup de blocages. Elle devrait être généralisée dans l'enseignement primaire à l'horizon 2011, mais malheureusement son introduction dans le système scolaire demeure très faible. Elle est de l'ordre de 30% seulement. Il y a des blocages au sein des départements ministériels sous prétexte qu'elle n'est pas officielle, mais en réalité, ce sont des blocages idéologiques du fait du poids des élites arabo-islamiques. Le ministre de l'Education, Khechichen, dont le parti (PAM) pourtant soutient ouvertement l'officialisation de la langue, nous fait des blocages. Le défi que nous devions relever en tant qu'Amazighs est de s'unir et unir nos forces pour rendre l'officialisation de notre langue effective et qu'elle puisse bénéficier au même titre que la langue arabe du même statut sur le terrain.