C'est parce qu'ils veulent à tout prix gagner rapidement et facilement des millions de dinars que les patrons pêcheurs préfèrent utiliser le procédé rapide et excessivement rentable en un laps de temps très court. Il s'agit de l'utilisation de la dynamite par les sardiniers. Le recours à cette méthode, qu'il n'est pas exagéré de qualifier de criminelle, est dévastateur pour les fonds marins. Ce phénomène, lorsqu'il s'ajoute à ces navires et cargos qui effectuent le dégazage au large des côtes algériennes, a eu des conséquences néfastes sur les ressources halieutiques. Quand le sardinier utilise le projecteur durant la nuit, le plancton, attiré par les reflets lumineux des projecteurs, met beaucoup de temps pour remonter les dizaines de mètres depuis les profondeurs. Il est utile de noter que le plancton est la principale nourriture de très nombreux poissons, dont la sardine. Il s'agit des êtres vivants microscopiques entraînés par les mouvements des eaux de la mer. Dès qu'elle s'approche de la surface de l'eau éclairée, l'énorme masse de planctons est aussitôt suivie par les bancs épais de sardines. Aujourd'hui, le plancton est en voie de disparition en raison de l'utilisation abusive de la dynamite et les vidanges des navires en mer. Hélas, ceux qui sont censés représenter l'Etat pour faire arrêter la pêche à l'explosif et protéger la côte affichent une incroyable impuissance. Le diktat de l'argent et le silence complice des gens de la mer, au détriment de la préservation de la flore et la faune marines, ont ouvert la voie à l'utilisation abusive de ces moyens, pourtant interdits, dans la pêche. Les professionnels du secteur de la pêche sont nombreux à expliquer la rareté du poisson le long de la côte algérienne à cause de cette forme de pollution. Le littoral s'est «ruralisé», estime-t-on, non sans regret. Les professionnels de la pêche qui respectaient autrefois la mer, sa faune et sa flore, sont devenus très minoritaires. Ils se plient à l'arrogance et à l'incivisme des «nouveaux occupants des ports de pêche», par la grâce de la politique menée par l'Etat, qui distribuait, sans compter, des milliards de centimes à ces nouveaux armateurs qu'on dit «chanceux». Cette nouvelle catégorie de professionnels de la mer, insensibles à la préservation de l'environnement marin, ne se soucie aucunement de l'avenir de la grande bleue, pourtant vitale pour l'homme.