Développer le tourisme interne est plus qu'une nécessite puisqu'il s'agit, de l'aveu des professionnels, d'une «valeur sure et viable qui ne répond pas à des considérations externes». Seulement, il est de notoriété publique que l'Algérien préférerait passer ses vacances sous d'autres cieux. Selon M. Djeribi, c'est parce qu'«il connaît mal son pays». Il reconnaît qu'«en tant que professionnels, il y a des potentialités que nous pouvons proposer aux clients, mais seulement la cherté, la qualité de service et l'hygiène laissent à désirer». Il ajoute que «ce n'est pas l'affaire d'un ministère ou d'une agence de voyages ou d'un hôtelier, mais c'est l'environnement général qui doit s'adapter». Les professionnels soutiennent l'idée selon laquelle, pour développer le tourisme interne, un gros travail reste à faire dans le balnéaire. «Le manque d'infrastructures se pose pour le balnéaire et c'est là qu'il faut mettre le paquet, car la demande dépasse largement l'offre», nous dit notre interlocuteur. Le tourisme saharien, qui est prisé particulièrement par les touristes étrangers, «se vend tout seul», nous dit-il. Mais la plupart des Algériens «ne sont pas prêts pour ce genre de voyage d'aventure dans l'extrême Sud et ils restent confinés dans des régions comme Ghardaïa, Timimoun, Beni Abbès, Taghit». Côté infrastructures d'accueil, même si les hôtels étatiques qui étaient dans un état lamentable sont en train d'être rénovés, l'infrastructure au Sud gagnerait à être améliorée. Dans ce cadre, M. Djeribi propose notamment de «légaliser l'hébergement chez l'habitant» comme cela se fait ailleurs dans d'autres pays. «On veut qu'il soit institué de sorte que quand un touriste loue chez un privé, il le soit dans de bonnes conditions d'hébergement et de sécurité», argumente-t-il. Il est aussi important «d'encourager l'investissement léger comme la réalisation de camps de toile, des campings ou des petits hôtels- appartement». Le but étant de faire en sorte que les conditions soient adaptées quel que soit le type de touriste algérien qui fréquente ces destinations.