La région, avec le développement perceptible, ces dernières années, du tissu industriel et l'implantation d'une cité universitaire, peut sortir de l'ornière. Situé à quelques lieues seulement du port et de l'aéroport de Béjaïa et traversé par une ligne de chemin de fer et deux routes nationales, la RN 12 et la RN 26, El Kseur, malgré ses multiples atouts et sa triple vocation de commune industrielle, agricole et touristique, se débat dans d'inextricables difficultés. De la fragilité des infrastructures de base, à la gestion des ordures en passant par la santé publique, tous les secteurs laissent paraître des insuffisances difficiles à combler à court terme. L'état lamentable du réseau routier qui compte 104 kilomètres constitue à lui seul un indice suffisant du marasme et des carences qui étouffent la collectivité. Défoncées, rainurées, poussiéreuses et fréquemment agressées par les chantiers de réfection des réseaux d'AEP, les routes d'El Kseur arrachent souvent aux usagers des «ouf » de dépit et toutes sortes de grognements. «Le réseau routier de notre commune sera sous peu entièrement réhabilité et ce n'est pas tout. Nous avons finalisé l'étude d'un boulevard urbain à Berchiche avec bretelle de jonction de 2 000 mètres linéaires. Ces projets, avec les aménagements d'accompagnement, nous permettront de gagner du foncier et de donner un bel aspect urbanistique à la ville» nous apprend, à ce sujet, le P/APC, Lounès Abdelouhab. A coté de la dégradation du réseau routier, la situation vague des lotissements, créés depuis plus d'une vingtaine d'années, peut être considérée comme la seconde raison qui provoque la colère et l'indignation des citoyens. Restés pour la plupart sans totale viabilisation, ces lotissements, à l'exemple de celui d'Akkal Abberkane, accusent des retards énormes en matière de cadre de vie. Ces retards qui se sont cumulés, touchent à la voirie, aux trottoirs, à l'énergie électrique, à la gestion des ordures, au parking…En plus de rendre le quotidien des habitants insoutenable, ces insuffisances ajoutent un tantinet de laideur au tissu urbain qui souffre déjà de tous les maux. Au lotissement 130/131, baptisé depuis quelques jours au nom de la cité 5 juillet 1962, des citoyens interrogés affichent leur colère et relatent le martyre qu'ils endurent à cause de la dégradation des voies et accès de leur lotissement. «Nos routes sont en déroute. Elles sont cahoteuses, poussiéreuses. Nos responsables se fichent de leurs aménagements», se plaint l'un d'eux. Un autre citoyen évoque l'inutilité du stade de proximité implanté sur un lieu devant servir de place et de jardin public. «Il est inutile, parce qu'il y a déjà des stades aux alentours, et dangereux pour les enfants parce que mal aménagé» nous déclare-t-il en nous montrant le grillage éventré qui sert de clôture à cette aire de jeu. A quelque chose près, c'est le même topo dans les autres lotissements. Questionné sur la situation de ces lotissements, le P/APC nous exhibe un avis d'appel d'offres national paru ces jours-ci dans un quotidien pour la réalisation de divers travaux aux lotissements N°1, 2, 3 et 130-131. Le P/APC qui dit, à l'occasion, comprendre la réaction légitime des ses concitoyens, tient à préciser que la commune d'El Kseur ne consiste pas seulement en le chef-lieu, mais comprend aussi deux autres zones, une zone rurale et une zone semi-urbaine, qui méritent aussi leur part de développement. Entre attente et mécontentement, les habitants d'El Kseur, malgré leur scepticisme, tendent une oreille attentive aux promesses des responsables. Car, leur région avec le développement perceptible, ces dernières années, du tissu industriel et l'implantation d'une cité universitaire, peut sortir de l'ornière. Ainsi, à la question de savoir si les projets lancés et prévus par l'assemblée actuelle vont-ils contribuer à booster le développement économique de la région, certains répondent par l'affirmative, d'autres manifestent leur incrédulité et ironisent que leur ville était dix fois mieux à l'époque où elle s'appelait Bitche.