Plus de deux cents travailleurs du complexe sont entrés, pour la deuxième fois en moins de quatre mois, en grève ouverte. L'usine de carrosserie industrielle SNVI/BTK, située dans la zone industrielle de Aïn-Bouchekif, a été forcée à l'arrêt hier. Plus de deux cents travailleurs du complexe sont entrés, pour la deuxième fois en moins de quatre mois, en grève ouverte, pour protester contre ce qu'ils qualifient de «flou entourant la cession de parts au profit du consortium français BTK (Behn Titan Kaiser) qui n'aurait rien apporté de plus». Une sortie qui intervient quelques mois après la visite en catimini de l'ambassadeur de France en Algérie M. Xavier Driencourt. Est-il venu apaiser la tension ou conclure un deal ? Nul ne le saura puisque le point de presse prévu localement a été annulé. Les travailleurs grévistes, dans une déclaration comportant huit points et remise à notre bureau, expliquent leur démarche par : «une demande pressante aux responsables à tous les niveaux d'intervention de les éclairer sur la teneur de ce contrat aux contours douteux, notamment dans son volet social et le rôle que le syndicat joue». Un rôle pas du tout clair dans l'esprit des travailleurs qui reprochent aux représentants du syndicat UGTA «une certaine complicité voire une implication mineure dans le processus contractuel». Ils exigent, par ailleurs, «la mise en place d'un processus visant la formation continue en application d'une des clauses du contrat». MECONTENTEMENT GENERAL D'autres points furent soulevés. Il s'agit entre autres d'«enquêter sur la fuite de l'encadrement spécialisé du fait d'absences de matières premières et d'une certaine manière du statut de l'entreprise qui dégringole au lieu de se hisser au diapason des technologies de pointe». Nos interlocuteurs, s'agissant des dépassements constatés au niveau de l'administration, évoquent «des retards dans le suivi du plan des carrières et des critères non définies concernant la promotion nonobstant des lenteurs dans la mise en retraite et suivi des dossiers de la sécurité sociale». Les protestataires, dans le long communiqué, soulèvent aussi des problèmes liés «aux primes de rendement, notamment celle de 2009/2010, le vœu de voir les travailleurs avoir accès à la teneur des conventions dont celle collective qui ne met pas au même pied d'égalité les travailleurs de Tiaret avec ceux de l'entreprise mère à Rouiba, la mise en conformité de la grille des salaires et son homogénéisation voire sa généralisation». Griefs pour lesquels ils disent «œuvrer à arracher de haute lutte» mais espèrent de tous leurs vœux «mettre sur pied une commission d'enquête ministérielle à même de situer les responsabilités».