Quelque 700 travailleurs de BTK Tiaret (ex-SNVI ) ont observé hier un sit-in de protestation sur le site de l'entreprise à Aïn Bouchekif, dans la banlieue de Tiaret. En effet, le mouvement de protestation qui a duré deux heures a eu lieu en présence des instances syndicales de l'union de wilaya de l'UGTA, des représentants de la fédération nationale. Des travailleurs de la métallurgie, de la mécanique, de l'électronique (FNTMMEE) ainsi que le bureau syndical de l'entreprise SNVI. En effet et selon une déclaration rendue publique hier et transmise au bureau du «Quotidien d'Oran» à Tiaret, le sit-in a été observé pour dénoncer la violation des résolutions du Conseil des participations de l'Etat, notamment en ce qui concerne «( ) le développement des parts de marchés SNVI/Tiaret pour les équipements tractés, la mise aux normes européennes des produits fabriqués par la SNVI/Tiaret avec le développement d'autres lignes de produits, la mise à niveau des installations la SNVI/Tiaret, le développement d'une stratégie d'exportation vers le marché européen et méditerranéen, la relance des investissements et la création de nouveaux emplois». Depuis la création de l'entreprise BTK/Tiaret en octobre 2008 et en dépit des orientions du CPE (résolutions 11/65 du 24/04/2006) et un pacte des actionnaires signé entre les deux parties (SNVI et le Groupe BTK), «aucun suivi n'est assuré pour le respect et l'application des résolutions» est-il écrit noir sur blanc dans la déclaration rendue publique par le syndicat d'entreprise. Les travailleurs de BTK/Tiaret et leurs représentants en réfèrent au secrétaire général de l'UGTA pour «intervenir auprès des pouvoirs publics, ( ), dénoncer un partenariat à sens unique et faire valoir l'intérêt de l'économie nationale». Et tout en se disant «mobilisés et décidés à sauvegarder l'entreprise par tous les moyens légaux», les travailleurs de l'ex-SNVI de Aïn Bouchekif menacent d'observer d'autres actions de protestation jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications qu'ils jugent «légitimes». Pour rappel, le carrossier français BTK ( Behm-Titan-Kaiser) et la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) ont constitué en octobre 2008 une société commune de droit algérien, détenue à 64 pour cent par BTK et 34 pour cent par la SNVI. Mais cet joint-venture pour un investissement global de près de dix millions d'euros et portant sur la cession des actifs de la division carrosserie industrielle de la SNVI de Tiaret ne semble pas du goût du partenaire social qui estime que «l'accord passé avec le carrossier français ne répond plus aux objectifs définis dans les résolutions par le CPE», notamment celles liées à la relance des investissements et l'exportation de véhicules industriels produits localement vers le marché européen.