Dix-neuf concurrentes ont défilé sous les yeux d'un public réduit et d'un jury de 8 personnes. En costume de ville pour commencer. Chic, classique, cool, il y en avait pour tous les styles. Certaines ont misé sur la sobriété d'un jeans ou d'une petite jupe portée avec des cavalières, alors que d'autres ont choisi de mettre en valeur leurs atours en dénudant leurs épaules ou en découvrant leur décolleté. Dans l'ensemble, et malgré quelques tenues excentriques pour ne pas dire osées, elles portaient bien leur jeunesse et leurs rondeurs. Ensuite, c'est au tour des tenues traditionnelles. A ce niveau du défilé, les choses se compliquent quelque peu. D'abord, parce qu'un caftan ou un caracou ne sied pas forcement à toutes. Il est probable que les candidates aient opté pour ce qu'elles avaient sous la main et non pour ce qui les mettrait en valeur. Quelques-unes émergent du lot pour leur choix judicieux, on retiendra une magnifique robe kabyle et un beau caracou merveilleusement bien portés par deux jolies concurrentes. Mais passons aux robes du soir. Là encore, les chances ne sont pas à égalité. Elles ont réussi leur coup de théâtre en arrivant drapées dans de belles étoffes magnifiquement coupées, mais toutes ne les portaient pas forcément bien. Selon les mensurations et les styles, certaines robes révéleront une candidate insignifiante, alors que parmi les plus belles, certaines passeront inaperçues dans une robe quelconque. Résultat final : Meriem Leitim remporte le titre de Miss Algérie 2006. Leïla Draou, quatrième dauphine. Amel Alik, troisième dauphine. Soumia Chaieb, deuxième dauphine. Enfin, Amanda Belghoul, première dauphine. D'autres candidates seront primées et recevront, entre autres, le prix du jury et celui de l'élégance. Le point fort de cette élection se situe, pour une fois, au niveau des coiffures. On s'est habitué aux défilés de chignons, de cheveux pailletés et de coiffures aussi voyantes que possible, jusqu'à pencher dangereusement vers la laideur. Bonne surprise pour cette fois, les coiffures sont sobres : brushing naturel pour des cheveux souples et vivants. Pas de fioritures, d'autant que le maquillage, simple aussi ne permet pas de faire dans l'ostentatoire. Quant aux points faibles - ils sont nombreux -, ils résident dans l'organisation de cette élection. D'abord, la règle voudrait qu'il y ait un plébiscite dans chaque wilaya du pays avant que les Miss de toutes les villes concourent ensemble pour décrocher le titre de Miss Algérie. Aussi, lors de la cérémonie finale, les candidates sont censées être présentées les unes après les autres. Le public, même s'il ne participe pas à élire celle qui va représenter le pays à l'étranger, doit connaître un minimum d'éléments sur chaque concurrente. On élit une Miss sur la base unique de son physique, en omettant sa personnalité. Parce qu'une Miss doit être sociable, souriante, avoir une forte personnalité un minimum d'esprit. Chez nous, cette compétition est en réalité un simple et archaïque concours de beauté. Attendra-t-on encore des lustres pour que le concours de Miss Algérie se fasse dans les règles de l'art et que la cérémonie de couronnement soit diffusée en directe sur l'Unique ? Reste à espérer que la concurrence des organisateurs des différentes formules de Miss Algérie donne lieu à plus de professionnalisme, plutôt que cette éternelle guéguerre qui ne fait que conforter les protagonistes dans leur « bricolage » !