Les habitants de la commune de Branis, située à 20 km au nord de Biskra, ont paralysé, pendant toute la journée d'hier, la circulation sur la RN87 en dressant des pneus, des pierres et des troncs d'arbres auxquels ils ont mis le feu à l'entrée sud du village. Ce mouvement de protestation fait suite à une énième coupure du courant électrique survenue la veille, ayant duré «de 18 h à minuit», a indiqué un des protestataires, qui ajoute que «cette coupure d'électricité n'est que la goutte qui a fait déborder le vase dans cette paisible localité de quelque 5 000 âmes, qui manque de tout». Notre interlocuteur énumère une bordée de déficiences qui empoisonnent la vie de ces villageois. «Branis a soif; l'eau potable est mal distribuée dans les foyers et la palmeraie qui faisait la fierté des fellahs de la région se meurt au vu et au su de tous à cause du manque d'irrigation. Aucun projet significatif n'a été lancé depuis de années, les jeunes s'exilent à Djamorah, chef-lieu de la daïra ou Biskra car la vie ici est de plus en difficile; des commerces et des cafés ont fermé. Bientôt Branis sera un village fantôme», dira-t-il. En effet, de nombreuses maisons de ce village séculaire portent les inscriptions «A vendre». Autre cause à la colère des habitants de Branis, les nuisances induites par la noria de poids lourds qui traversent du soir au matin le village, alimentant en argile brute les briqueteries de la wilaya à partir des mines d'extraction de Taref. Ils suggèrent l'aménagement d'une ancienne piste qui éviterait à ces mastodontes de traverser leur village.