Meriane Meziane, coordinateur national et membre du bureau national du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), a déposé, hier, sa démission de ses postes de responsabilité. Les raisons évoquées par M. Meriane, dans une lettre adressée au conseil, sont d'ordre familial. Ces problèmes personnels, selon lui, l'empêchent d'exercer convenablement son travail de syndicaliste. Cette information a été annoncée hier, lors d'un point de presse animé au siège du FFS, par le vice-coordinateur national du Cnapest, Nouar Larbi, et ce, à l'issue de la réunion du conseil national, tenue les 27 et 28 du mois en cours. Les membres du conseil ont pris acte de la démission de M. Meriane, qui n'a pas assisté aux travaux de la rencontre, et envisagent d'étudier et de trancher le cas, la semaine prochaine, et ce, lors de la réunion du conseil national. M. Nouar a expliqué que la force du Cnapest réside dans le travail qu'effectuent chaque jour sur le terrain l'ensemble des syndicalistes et non la personne de M. Meriane. Ce qui implique que le Cnapest continuera à fonctionner normalement, même en l'absence de son premier responsable. « M. Meriane n'est qu'un coordinateur. Le travail de fond est réalisé par les enseignants eux-mêmes. Néanmoins, nous ignorons les véritables raisons qui ont motivé la démission de M. Meriane. Toutes les lectures sont permises, d'autant plus que, par le passé et en des moments pareils, M. Meriane s'est démarqué en déposant sa démission... Nous nous interrogeons pourquoi le choix de cette période ? », dira-t-il. Les travaux de la réunion de deux jours du conseil ont été axés sur la gestion de la grève prévue pour les 15 et 16 janvier 2006. Aucune Peur « La décision d'adhérer au mouvement de grève a été adoptée par la base que nous avons consultée et à qui revient le dernier mot. Aujourd'hui, nous confirmons cette décision et nous comptons paralyser durant deux jours les établissements scolaires », a confirmé le conférencier, qui est convaincu que tous les enseignants des différents cycles prendront part au débrayage. Les travailleurs de l'éducation, de son avis, n'ont peur ni des ponctions sur salaires ni des autres sanctions, car ils se sont habitués à ce genre de pratiques et ils peuvent y faire face. Si les enseignants sont aujourd'hui déterminés à aller jusqu'au bout, c'est parce qu'ils ont ras-le-bol de leur situation. La grève, pour eux, est l'ultime recours. « Vu la détérioration de leurs conditions de vie et de travail, vu l'humiliation qu'ils subissent, vu les circulaires brandies à chaque fois par M. Benbouzid, les éducateurs, à l'unanimité, ont dénoncé cet état de fait et ont décidé d'un mouvement de contestation dont ils assument les résultats », a souligné Nouar Larbi, qui ne désespère pas et appelle toujours à l'ouverture de négociations pour le règlement des problèmes socioprofessionnels des enseignants. Sur un autre volet, l'orateur a indiqué que la coordination intersyndicale des travailleurs de l'éducation fonctionne par un consensus, et dans le cas où un syndicat parmi les six se rétracte, l'action relative au mouvement de grève ne sera nullement remise en cause. Se prononçant sur la circulaire de M. Benbouzid qui interdit aux chefs d'établissement d'exercer leur droit syndical, le conférencier l'a qualifiée de procédé grave qui est en contradiction avec la loi 90-14 qui permet à tout fonctionnaire d'exercer cette activité. « M. Benbouzid doit nous considérer comme des partenaires sociaux et non comme étant des adversaires. Sa vision de guerre contre les syndicalistes ne sert absolument pas l'intérêt de l'école ni de son secteur d'une manière générale », a souligné M. Nouar.