Le phénomène de mendicité prend tellement de l'ampleur à telle enseigne que chaque coin de rue est squatté par cette frange de la société. Ils font désormais partie du décor, et aucune région n'est épargnée par ces «nouveaux arrivants». Demander l'aumône est devenue un geste des plus banales. Chacun y va de sa formule, allant de l'exhibition d'une ordonnance, d'un handicap, d'un bébé tenu par les mains, d'une vieille personne poussée sur un fauteuil roulant…tous les moyens sont bons, pourvu que sa suscite l'émoi et la pitié des bonnes âmes. Munis d'une sébile, les quémandeurs ne reculent devant rien pour arracher ne serait-ce qu'une obole des passants. Les mendiants sont légion dans la wilaya de Béjaïa, où pratiquement chaque artère a son lot. «On se sent harcelé par ce nouveau phénomène qui attire de plus en plus de gens véreux qui ne reculent devant rien pour se faire de l'argent sur le dos de généreux donateurs», susurre un passant, la cinquantaine. La ville de Béjaïa n'est pas un cas isolé, même les autres municipalités connaissent les mêmes scènes de mendicité. Tazmalt, Akbou, Sidi-Aïch….enregistrent un nombre élevé de mendiants. On en trouve partout, devant les restaurants, magasins, marchés hebdomadaires, banques, bureaux de poste, et cætera. Nous avons interrogé plusieurs personnes sur l'ampleur que prend la mendicité dans nos villes, bon nombre d'entre elles sont unanimes sur le fait qu'il existe des gens de mauvaise foi qui marchandent avec la compassion des âmes charitables. Certes, tous les mendiants ne tendent pas la main par pur plaisir, mais il y a ceux qui sont le font parce que contraints par la misère.