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Mort-né, le projet d'établissement ?
EDUCATION
Publié dans El Watan le 31 - 12 - 2005

La gestion du mammouth - comprendre le système éducatif - relève du donquichottisme dans un Etat fortement centralisé où existe un système éducatif hiérarchisé à outrance. Les seuls pays où la base du système scolaire connaît de tels soubresauts sont ceux où toutes les décisions, fussent-elles simples, émanent du bureau ministériel - décider de la moyenne d'admission des élèves en classe supérieure , par exemple.
Dans cet ordre d'idées, le modèle français ne donne pas la bonne voie. Son centralisme exacerbé - surtout avant les années 1970/1980 à l'époque de la maladie des examens (6e, 5e, BEPC, BE, etc.) - lui a valu de violentes crises à répétition. Conforté par une longue tradition de lutte pour la citoyenneté, le génie français a toujours su trouver des issues heureuses. C'est ainsi que la décentralisation s'est imposée d'elle-même en se substituant au pouvoir omnipotent des coulisses ministérielles. C'est dans cette logique qu'est né le concept de projet d'établissement vers la fin des années 1970. Il se situe dans la suite de plusieurs autres innovations allant toutes dans le sens d'une responsabilisation accrue de la base du système scolaire y compris les élèves, les parents et d'autres acteurs externes à l'établissement. De la sorte, le chef d'établissement scolaire français est beaucoup mieux considéré que son homologue algérien. Il détient des parcelles de pouvoir qu'il partage avec les enseignants et que la tutelle ne peut en aucun cas remettre en cause, participation oblige. Cette liberté des « personnels de la base » se rencontre en particulier dans la gestion pédagogique. Elle (cette liberté) est codifiée dans un cadre qui fédère et n'exclut pas et où s'exerce la démocratie de proximité, celle qui sensibilise et motive. Avec le projet d'établissement, les officiels français visaient à casser la logique nuisible du modèle vertical de fonctionnement qui fait que lorsque « Paris éternue, c'est tous les villages et les villes du pays qui s'enrhument ». Chez nous , le simple citoyen du fin fond du Sahara se retrouve dans l'obligation de venir à Alger au ministère pour solliciter un changement de classe ou de filière pour son enfant. Dans le modèle horizontal de fonctionnement, la préoccupation du ministre - à savoir l'amélioration du rendement de l'institution - se trouve partagée et prise en charge au niveau du terrain. Le débat qui secoue la France depuis septembre 2005 sur les méthodes d'enseignement de la lecture a pris naissance suite à la publication par un instituteur de campagne d'un livre sur ce sujet sensible. Il a été invité par le ministre à exposer ses idées et la presse écrite et audiovisuelles dans son ensemble s'est saisie du dossier. C'est dire si la base est écoutée, ne serait-ce que dans ce qu'elle maîtrise le mieux : la pratique pédagogique. Le projet d'établissement se conjugue aussi - et surtout - avec la fin de l'approche traditionnelle dans les promotions et les avancements des personnels. Sa gestion intègre, en tant qu'élément-clé, l'évaluation du rendement, non pas seulement du directeur mais de toute la communauté éducative. Une évaluation formative qui pousse à prendre des décisions correctives à partir d'une analyse fine de la réalité et non coercitives. Comment ne pas relever le cas de l'Algérie où des chefs d'établissement sont punis pour faiblesse de résultats. Une première mondiale ! Sont-ils seuls responsables ? La tutelle n'est-elle pas concernée ? Et les enseignants et les parents ? Dans le projet d'établissement, l'évaluation n'est pas du ressort exclusif de la tutelle trop éloignée du terrain. Elle n'est pas non plus synonyme de punition, cette épée de Damoclès suspendue au-dessus des têtes. Non cette vision est fausse : elle infantilise, inhibe, décourage, voire pervertit les mentalités. A l'instar de l'élève qui triche pour décrocher la bonne note, l'adulte (pas tous heureusement) sera tenté de vendre son âme pour obtenir le poste convoité. En Espagne, le poste de chef d'établissement est un honneur qui ne s'obtient que sur vote de ses collègues enseignants. Qui mieux qu'eux peuvent apprécier à leur juste valeur ses qualités humaines et professionnelles ? C'est creuser la tombe du projet d'établissement - pourtant annoncé en grande pompe par le MEN, il y a de cela deux mois - que de confondre évaluation et « bâton à corriger les fautifs ». A vouloir punir - c'est le mot juste - ou récompenser de façon infantilisante le chef d'établissement, on risque de tomber - sans le vouloir - dans la chasse aux sorcières. Qui peut occulter les clivages partisans qui traversent la grande famille de l'éducation. Les séquelles de l'article 120 de l'ex-parti unique n'ont pas disparu par la seule présence de trois partis politiques au pouvoir. Loin s'en faut. D'aucuns prétendent qu'elles se sont multipliées par trois. Autrement dit, « ça » recrute sec dans le secteur ! Au fait l'interdiction de la double casquette - fonctionnaire/syndicaliste - s'applique-t-elle à l'activité partisane ? Si tel était le cas, on assisterait à un dégommage sans précédent à tous les niveaux de la hiérarchie du ministère. A commencer par le haut. N'oublions pas que pendant plus de deux décennies, la vox populi qualifiait à raison l'APN d'« Assemblée des personnels de l'éducation nationale ». La carte du (ou des) parti au pouvoir a de beaux jours devant elle quand la compétence et la matière grise sont à ce point marginalisées ou poussées à l'exil.

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