Des mesures ont été annoncées par la direction de la sûreté nationale pour «fluidifier» la circulation sur les routes pendant ce mois de Ramadhan. Ces mesures devraient être adoptées le long de l'année car les désagréments causés par les embouteillages permanents sont difficiles à vivre même en dehors du jeûne. On ose par ailleurs espérer que ce dispositif spécial Ramadhan mis en place par la DGSN ne concerne pas uniquement la capitale, mais tout le pays. De plus, tous les services de sécurité devront mettre en œuvre les mêmes mesures, car l'action des éléments de la police nationale se limite aux agglomérations et à leur périphérie. Sur une trentaine de kilomètres, entre Azazga et Tizi Ouzou, sur la RN12, cinq barrages fixes sont installés, dont quatre relevant de la gendarmerie nationale. L'apport de ce dispositif de contrôle est indéniable pour la sécurisation de cet axe routier de jour comme de nuit, mais le ralentissement induit sur la circulation automobile est tout aussi patent. Pour s'extraire du tronçon Taboukirt-Tamda, sur une distance de moins de 5 kilomètres, il faut souvent subir plus d'une demi-heure de stationnement sur la chaussée et sous le soleil. L'intersection de Tamda est à elle seule un motif dissuasif pour se rendre à Tizi Ouzou. Une véritable énigme en matière de blocage de la circulation. La priorité est donnée contre toute logique aux véhicules venant sur la route secondaire de Tamda, alors que des centaines de voitures restent clouées sur des kilomètres le long de la RN12, sur une file qui arrive jusqu'à Tizi Rached ou même Chaïb. Même souffrance dans le sens inverse. Les points de contrôle ne sont pas les seules causes de la détérioration des conditions de circulation. Des marchands de fruits et légumes se sont installés aux abords de la route, perturbant conséquemment la circulation. Aussi, la configuration de la route, à deux voies, n'a pas changé depuis l'indépendance du pays, alors que le flux automobile a connu des progressions exponentielles. Le marché automobile a «explosé» ces dix dernières années mais les pouvoirs publics n'ont jamais songé à exhumer les vieux projets de rénovation de l'infrastructure routière. L'étude du projet d'aménagement de la RN12 en axe autoroutier, entre Tizi Ouzou et Azazga, a été livrée en 2007, mais l'on ne sait pas si le dossier est effectivement au niveau de la commission nationale des marchés ou mis en stand by pour des études complémentaires. Seul le chantier de contournement de la ville d'Azazga, entrant dans le même projet, a été lancé l'année dernière. Le syndrome Tamda va chevaucher encore plusieurs Ramadhan.