Les banques entament le recensement des petites et moyennes entreprises concernées par la décision de rééchelonner la dette des PME. Les textes d'application de cette décision viennent d'être finalisés. C'est ce que nous avons appris, hier, de sources bancaires. Il s'agit de traduire la décision du gouvernement prise lors de la dernière rencontre tripartite en date du 28 mai. Le gouvernement, rappelons-le, avait donné son aval, à cette occasion, pour rééchelonner les créances en défaillance des entreprises, «étant entendu que les créances définitivement compromises sont de la responsabilité exclusive de la banque et de son débiteur», lit-on dans le communiqué sanctionnant les travaux de ladite tripartite. Le concours des banques a été sollicité donc afin de donner corps à cette décision de rééchelonner les créances des entreprises en difficulté. Concrètement, le rééchelonnement interviendrait avec un différé de trois années durant lesquelles le Trésor public prendra en charge les intérêts. Conformément à la réglementation pertinente, la banque créancière procédera à l'annulation des agios réservés pour l'entreprise bénéficiaire du rééchelonnement. Selon des sources bancaires, seules les entreprises «viables», disposant de marchés et présentant de bons signes de reprise, seront aidées pour se remettre sur pied. Toutes les PME en difficulté ne sont donc pas éligibles aux opérations de rééchelonnement. Sont exclues les PME qui n'ont pas ou qui n'ont plus une assise juridique, les entreprises présentant des signaux de vulnérabilité et d'autres ne disposant pas de marchés capables de faire tourner leurs machines. Le texte d'application étant publié, les banques ont reçu l'aval de l'Exécutif afin de mettre la main à la pâte. Les premières requêtes ont été d'ores et déjà traitées par les banquiers. Les opérations de rééchelonnement sont gérées conjointement par les banques et l'Exécutif, explique-t-on également dans l'entourage du ministre des Finances. Le Trésor public apportera son soutien, à hauteur de 2%, à la bonification des crédits d'investissement aux PME. Dans un autre dispositif, la Banque d'Algérie est sollicitée en vue de mettre en place dans les meilleurs délais un dispositif opérationnel de couverture des risques de change. D'après nos sources proches du ministère des Finances, ces couvertures financières «ne pèseront aucunement sur la santé du Trésor public», plus que jamais sollicité dans les opérations de décaissement de l'argent frais au profit des entreprises.