La dette, qui avait atteint son maximum au mois de mai (14 294 milliards de dollars), pourra être relevée de 2100 milliards de dollars à l'échéance 2013. Les Etats-Unis ne sortent pas grandis de la crise «du relèvement de la dette». Malgré l'accord obtenu in extremis par le président Obama de relever la dette, la crise a réveillé les vieux démons de la valorisation des réserves de changes libellées en dollars. Et le principal créancier des Etats-Unis, la Chine, qui détient 1152,5 milliards de dollars (sur un total de 3197,5 milliards de dollars de réserves de changes) en bons du Trésor américain, a réagi de manière très ferme et officielle ; c'est l'agence Chine nouvelle qui a estimé que «les Etats-Unis ont échoué à désamorcer la bombe de leur dette». Le gouverneur de la Banque centrale chinoise a, dans un communiqué, laissé clairement entendre que la Chine achèterait de moins en moins de dollars pour ses réserves de changes en affirmant que «les réserves de changes de la Chine vont continuer à suivre les principes de la diversification des investissements et de la gestion des risques». Le même problème se pose pour tous les créanciers, y compris l'Algérie. En fait, la diversification dans le placement des réserves de changes a commencé après la crise financière de 2008 aux Etats-Unis, qui s'est transformée en crise économique mondiale. Plusieurs pays se sont mis à faire moins confiance aux bons du Trésor américain. Selon l'accord conclu entre les démocrates et les républicains, la dette, qui avait atteint son maximum au mois de mai (14 294 milliards de dollars), pourra être relevée de 2100 milliards de dollars avec une échéance qui est l'année 2013, soit à la fin de la prochaine élection présidentielle. Les multiples réactions des créanciers des Etats-Unis, dont la Chine, ont constaté que si l'accord conclu évite le défaut de paiement, il ne règle pas néanmoins le problème de la dette américaine, qui dépasse actuellement le PIB. Pour le quotidien du parti au pouvoir en Chine, le Quotidien du Peuple, «même si les Etats-Unis ont fondamentalement évité le défaut de paiement, les problèmes de leur dette souveraine demeurent non résolus». Et la non-résolution du problème de cette dette peut devenir dangereux pour la valeur des réserves de changes détenues en bons du Trésor américain, même si le placement reste sûr. C'est mardi que le président Obama a signé la loi sur le relèvement du plafond de la dette, juste après qu'elle eut été adoptée au Sénat, donnant ainsi un sursis jusqu'en 2013 aux problèmes budgétaires qui se posent aux Etats-Unis. En fait, les Chinois disent tout haut ce que beaucoup de créanciers pensent tout bas. Il est vrai que la part de la Chine dans les réserves de changes en bons du Trésor américain est la plus importante. De plus, elle se trouve ligotée en tant que principal partenaire des Etats-Unis vu l'importance des exportations chinoises vers les Etats-Unis. Et personne ne peut ignorer les bons du Trésor américain. Beaucoup de pays vont emboîter le pas à la Chine dans la recherche d'autres opportunités. Il est clair que l'Administration américaine et la classe politique ont beaucoup perdu de leur crédibilité dans cette crise, surtout que l'accord semble ne convenir à personne, ni aux démocrates ni aux républicains.