Dans la nuit de mercredi, et ce, jusqu'à jeudi après-midi, aucun bus relevant du transport urbain n'osait circuler dans l'avenue Youcefi Abdelkader qui relie le centre-ville de Blida à Ouled Yaïch. La raison ? Ce chemin de grande affluence a été pris d'assaut par des centaines d'habitants en furie suite à un accident mortel qui a eu lieu mercredi juste après l'heure du f'tour, causé par un grave dépassement devant l'arrêt de bus dit Sauna. Cela a provoqué la mort, sur-le-champ, d'une vieille dame. Selon les dires de plusieurs personnes, le chauffeur du bus, qui n'est autre que le receveur qui d'ailleurs n'a pas de permis de conduire, a pris la fuite laissant la vieille dame gisant dans une mare de sang. Quelques minutes plus tard, une déferlante de jeunes et moins jeunes a carrément fermé les lieux, s'attaquant, en guise de représailles, à une dizaine de bus sommant les conducteurs de ne plus «rôder» dans les lieux. «Nous ne voulons plus de bus privés sur ce chemin. Ils sont conduits par des criminels affamés qui ne pensent qu'à l'argent», lâche un jeune en colère, se disant prêt, advienne ce que pourra, à passer une nuit blanche, pourvu qu'aucun bus ne circule dans les lieux. Un autre charge dans le même sens : «Ils ont brisé la quiétude dans notre quartier et cela avec la complicité de policiers ripoux, corrompus qui en contrepartie du laisser-faire bénéficient de tchipa bien grasse. Depuis quelque temps, certains bus, pour éviter les embouteillages, passent en plein milieu des quartiers, dans les rues et même dans les petites ruelles, sans se soucier de la sécurité de nos enfants. Plusieurs fois des petits incidents ont eu lieu, pourtant les mises en garde de la part des habitants n'ont pas manqué, mais, hélas, rien ne semble pouvoir arrêter cette anarchie qui caractérise le transport urbain à Blida». En constatant que l'émeute allait prendre de l'ampleur, et pour calmer les colères, un représentant de l'APC de Blida s'est déplacé sur les lieux, dans la même nuit, promettant de réparer l'éclairage public, installer des dos d'âne ainsi que de pallier toutes les défaillances... Jeudi matin, les traces de pneus brûlés étaient encore visibles sur les bas-côtés de la route. Pour rejoindre le centre-ville de Blida, les usagers se sont vers la gare routière du marché Guessab où, constate-t-on, cette ligne de transport urbain a été complètement submergée, des bus pleins à craquer, ainsi que des transporteurs de l'avenue Yousfi Abdelkader, ont basculé, sans autorisation, vers une autre ligne créant un véritable chaos dans les alentours de la ville de Blida. A l'heure où nous mettons sous presse, le chauffeur et son receveur sont toujours en fuite.