Je ne peux pas marcher et on m'oblige à prendre un taxi ! », « Des voleurs dans l'administration », « Qui a bien pu organiser le transport par bus ? ». Ce sont là, quelques-unes des phrases entendues un peu partout dans les quartiers de Blida où le transport urbain ne laisse pas indifférent. En dehors des conditions d'hygiène désastreuses au niveau de la gare routière, les usagers des lignes menant à Beni Mered, Soumaâ, Alger et Yousfi Abdelkader souffrent d'une démarche de la direction des transports de la wilaya qui oblige les quelque 200 bus à passer par un relais nommé Hofra près de l'oued Bou Arfa. Ceux parmi les passagers qui descendent à cet arrêt, devront marcher plus de 200 m pour être au marché de Bab Rahba ou se rendre aux différents services sis à l'avenue Kritli Mokhtar. « Il suffit d'appliquer une régulation pour que tout baigne dans l'huile, mais les responsables ont préféré supprimer les arrêts », dira un chauffeur. « Nous avons mis fin à l'anarchie », rétorquera un des responsables au niveau de la direction. Qui a tort et qui a raison ? Le client en pâtit, et l'absence de structuration de ce secteur n'arrange pas les choses. Des plans de circulation sont bien en projet, mais rien ne pointe à l'horizon. Le bricolage offre une mauvaise image de la ville avec ces bousculades devant l'arrivée de petits bus pendant que les gros porteurs brillent par leur absence connue, aux heures de grande affluence. Des inspections en nombre suffisant et une présence de régulateurs peuvent pallier la gestion anachronique actuelle, où handicapés, vieilles personnes et jeunes filles alertes courent derrière un bus qui joue à cache-cache avec les motards de la police qui se font un plaisir de verbaliser les récalcitrants à la nouvelle réglementation qui n'aurait pas tenu compte de l'avis des chauffeurs et des usagers. L'avenue Kritli était devenue, dans un passé récent, trop encombrée et, au lieu de sévir en ces lieux, la solution la plus simple a été trouvée : interdire l'arrêt aux bus ! Sur près de 500 m, aucun arrêt n'est permis, alors que c'est un axe qui dessert toutes les cités du nord du Grand-Blida, c'est-à-dire un minimum de 10 000 logements sans parler de ce que recèle Beni Mered et Soumaâ. Une meilleure attention des pouvoirs publics aiderait à la prise en charge du transport urbain et suburbain. Et si tous les responsables empruntaient un jour seulement ces bus à qui il est interdit de s'arrêter ? Sortir de la rue des Martyrs, du souk et se mettre dans la tête de « rentrer » à la cité du 24 Février reviendrait à exiger l'instauration d'arrêts en ces endroits, quitte à y mettre des agents verbalisatant tous les récalcitrants à l'ordre établi.