-Ankara juge «inacceptable» la répression La Turquie a jugé hier «inacceptable» la répression violente des manifestations en Syrie, a rapporté l'agence turque Anatolia. «Ce qui se passe en Syrie est, comme je l'ai déjà souligné, inacceptable», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. «Utiliser des armes lourdes et des chars dans des zones d'habitation comme Hama n'est absolument pas légitime», a-t-il déclaré aux journalistes à la sortie de la mosquée vendredi. «La Syrie devrait prendre très au sérieux ces messages de la Turquie et de la communauté internationale, et mettre fin à cette violence le plus tôt possible», a-t-il ajouté. Depuis le début de la contestation le 15 mars, plus de 1600 civils ont été tués en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ankara, dont les liens avec la Syrie se sont resserrés ces dernières années, a appelé le président syrien Bachar Al Assad à entamer des réformes, sans aller toutefois, pour l'instant, jusqu'à réclamer sa démission. -Le gouvernement koweïtien «inquiet» Le gouvernement koweïtien a exprimé, hier, sa profonde inquiétude face à la situation en Syrie et appelé au «dialogue et à la mise en place d'une solution politique» à la crise dans le pays. «Le Koweït appelle au dialogue et à la mise en place d'une solution politique afin d'instaurer de véritables réformes pour satisfaire les revendications légitimes des Syriens, plutôt qu'aux actions de sécurité», indiquait hier un communiqué, cité par l'agence Kuna. La Syrie fait face depuis le 15 mars à des contestations populaires souvent marquées par des violences, réclamant des réformes politiques et sociales. Pour apaiser la tension, le président syrien Bachar Al Assad a promulgué jeudi un décret autorisant le multipartisme dans le pays, a annoncé jeudi l'agence syrienne Sana. -Le poète Adonis appelle Al Assad à démissionner Le poète syrien de renom, Adonis, a appelé le président Bachar Al Assad à démissionner tout en demandant à l'opposition d'adopter une idéologie strictement laïque. «Le président Assad devrait faire quelque chose. Si j'étais à sa place, je quitterais la présidence», a indiqué Adonis dans un entretien publié hier par le journal koweïtien Al Raï. «Le moins qu'il puisse faire est de démissionner de son poste», a indiqué l'intellectuel laïc basé à Beyrouth. Adonis est l'un des plus grands poètes arabes vivants. Il avait déjà appelé en juin le président à arrêter la répression sanglante en Syrie et à «remettre la décision au peuple», dans une lettre ouverte. Le poète, de son vrai nom Ali Ahmad Saïd Esber, est l'auteur de nombreux ouvrages de poésie et de critiques littéraires en arabe et en français. Il fait partie de la minorité alaouite, au pouvoir en Syrie. Il avait été critiqué par des écrivains syriens et arabes, lui reprochant de ne pas exprimer une position claire quant à la sanglante répression menée par le régime syrien contre les manifestants réclamant sa chute depuis la mi-mars. Adonis a aussi dénoncé l'éclatement de l'opposition syrienne, estimant qu'elle était dominée par des groupes religieux. Il a estimé que la solution pour la Syrie serait l'établissement d'un Etat laïc avec la séparation des pouvoirs religieux et politiques.