L'hôtel El Djazaïr (ex-Saint-George) a brillé de mille feux à l'occasion du nouvel an. Musique rythmée et décorations festives accueillaient les visiteurs de cet établissement dès l'entrée. Durant cette soirée, tout le personnel de l'hôtel semblait mobilisé pour marquer le passage au nouvel an. A côté du buffet organisé dans l'une des salles du Saint-George, la discothèque le Pacha, d'habitude ouverte uniquement les week-ends, a été en cette soirée l'endroit le plus prisé. Au moins une heure avant le début de la soirée du Pacha, les premiers fêtards étaient déjà sur place. Les premiers arrivés avaient déjà accédé à la salle vers 21h30. Contrairement aux autres soirées, la discothèque offrait des boissons gratuites et des gâteaux. Le nombre de tables étant limités, certains clients ont dû passer la soirée debout. « Cela m'est égal, moi je ne suis pas venu pour m'asseoir », dit un jeune qui commençait à se trémousser bien avant le début officiel de la soirée prévue à 22 h 30. Peu avant 22 h 30 justement le plus grand nombre de clients était déjà sur place. Le va-et-vient caractérisant les soirées de ce genre avait commencé assez tôt. Les membres du personnel, chargés du service, s'empressaient d'orienter les clients vers les tables qu'ils avaient réservées quelques jours auparavant. Parmi les présents, il y avait ceux qui s'étaient débrouillés des invitations et qui ne considéraient en aucun cas, le manque de moyens comme un obstacle. A 22 h 50, la piste de danse était déjà pleine. Techno, zouk, rock des eighties remixé mais aussi du raï sont autant de styles qui ont fait vibrer, des heures durant, les clients du Pacha. Jeux de lumières, ballons et autres artifices ont littéralement plongé les fêtards du Saint-George dans une autre dimension. Le passage au nouvel an ne devait pas être banal. Un principe sur lequel étaient d'accord aussi bien les organisateurs que les clients. A quelques secondes de minuit, une sirène retentit. Les danseurs qui s'étaient tous retournés vers le disc-jockey suivaient le compte à rebours. D'autres sont montés sur les tables. A zéro heure, la musique fut remplacée par les cris des clients. Accolades et étreintes n'ont pris que quelques secondes. La musique qui faisait de nouveau trembler les amplificateurs faisait de nouveau bouger les danseurs. La salle était pleine à craquer et presque toutes les tranches d'âges étaient représentées. Les plus jeunes avaient à peine 18 ans. Le doyen de la salle qui, du haut de ses 65 ans au moins, encourageait indirectement les timides à « plonger ». L'homme en question attirait l'attention plutôt par son style de danse que par son âge. Aux premières secondes de la nouvelle année, des groupes de jeunes se ruaient vers les couloirs, portables en main pour transmettre leurs vœux aux amis ou tout simplement pour tirer les couche-tôt de leur sommeil. Rabah, le gérant de la discothèque et les autres organisateurs poursuivaient, quant à eux, leur travail sachant pertinemment que plusieurs heures s'écouleront avant la fin de la soirée. Durant la deuxième partie de la soirée, un groupe de jeunes s'est particulièrement distingué sur la piste. Dansant au même rythme et effectuant les mêmes pas de danse, cette véritable troupe de danseurs a attiré pendant un bon moment l'attention des présents. Dopés au Coca-Cola hautement raffinée et au Red bull, une boisson destinée aux couche-tard, les clients du Pacha ont prolongé leur soirée jusqu'au petit matin. Pour beaucoup, d'entre eux, la soirée du Pacha était, pour reprendre leur expression, le « bon plan ».