La situation se corse entre redresseurs du FLN et partisans de Belkhadem, à en juger les déclarations des uns et des autres. Dans une déclaration remise à El Watan, le bureau de wilaya du mouvement de redressement du FLN, structure considérée comme une mouhafadha parallèle, note ce qui suit : «Nous considérons illégales toutes les structures locales du parti, installées dans des conditions préjudiciables à ses principes, à son histoire et à ses aspirations. La mouhafadha avec sa composante de transfuges, d'aventuriers et de rescapés des partisans de l'Etat théocratique n'honore pas nos militants. Ces derniers ne peuvent se reconnaître ni dans les compromissions aux relents mercantilistes ni dans une alliance hybride où l'on relègue au dernier plan les principes fondamentaux d'un parti nationaliste par définition.» Mohamed Mechentel, leur chef de file et actuel premier responsable du mouvement des redresseurs à Souk Ahras, ne mâche ses mots pour signifier que le salut du parti est dans le départ de Belkhadem. Il cite des cas graves d'infractions et de non-respect des textes. A titre illustratif, un superviseur dépêché par lui-même lors du renouvellement de la kasma du chef-lieu de wilaya, en l'occurrence M. Alioui, n'a éprouvé aucune gêne à innover en matière d'organique pour proposer «une prolongation de mandat», ce qui n'existe qu'aux yeux de cet émissaire, estime-t-il. «Pis encore, trois membres de cette même kasma, qui sont en même temps élus à l'APC et à l'APW, ont été installés au bureau de la mouhafadha dans des conditions contestées par la base», explique-t-il. Ce cumul de fonctions est décrié par les redresseurs, qui estiment que la mouhafadha est de facto sans assises légales parce que ne tenant compte ni de l'équilibre régional ni des antécédents politiques de ses membres.