En retirant aux Etats-Unis leur triple A, l'agence Standard & Poor's a provoqué un raz-de-marée sur les places boursières mondiales et a ébranlé un système financier basé sur l'endettement public des Etats. Italie, France, Belgique, Japon en plus de la Grèce et de l'Espagne inquiètent et relancent le débat sur le niveau d'endettement des pays les plus riches, dont la dette publique rapportée au PIB dépasse parfois les 100%. En fait, les pays les plus riches sont ceux qui vivent le plus au-dessus de leurs moyens, leur dette publique rapportée au PIB atteignant parfois des sommets, suscitant de sérieux doutes sur leur capacité de remboursement, comme c'est le cas aujourd'hui pour les Etats-Unis. Une situation qui a surpris les marchés depuis une semaine et perturbé les vacances des décideurs en Europe, les amenant à se précipiter à leur bureau pour tranquilliser les traders et les assurer de leur capacité à redresser la barre. Les rumeurs sur le déclassement de la France, dans le sillage des Etats-Unis, avaient ajouté, en effet, à la confusion générale et les niveaux d'endettement des principaux Etats ont été source d'inquiétude, voire de panique générale. A regarder de près le tableau de l'endettement des plus puissants de ce monde, on apprend qu'aujourd'hui, le Japon est endetté à 229% de son PIB avec près de 14 milliards de dollars, la France à 88%, le Canada à 84%, le Royaume-Uni à 83%, l'Allemagne à 80% et la Belgique à 97% de son PIB. Avant cette dernière crise née aux Etats-Unis, mis à part quelques craintes exprimées sur le degré d'endettement des Etats forts, on a toujours considéré que les investisseurs pouvaient avoir confiance en ces pays au vu de leur économie solide et de la stabilité de leur monnaie. Les bons du Trésor américain illustrent très bien cette confiance exprimée par les investisseurs, puisqu'ils sont restés une référence et un refuge pour de nombreux pays à travers le monde, dont l'Algérie. Dans un document intitulé «Rapport de surveillance budgétaire multinational», le Fonds monétaire international (FMI) avait pourtant réagi, il y a quelques mois, face au niveau d'endettement des pays riches. Il avait estimé que la dette publique des pays développés pourrait représenter 120% de leur produit intérieur brut en 2014. Dans le détail, le FMI avait prédit qu'en 2014, l'Allemagne devrait présenter un taux d'endettement de 91,4%, l'Italie 132,2%, les Etats-Unis 112%, le Japon 239,2% et la France 95,5% de leur PIB respectif.