Le scorpion continue à tuer dans les Ziban, c'est ce que qu'a révélé le bilan des premiers trimestres de l'année en cours, établi par les services de la direction de la santé de Biskra. En effet, parmi les 4000 personnes piquées, quatre sont malheureusement décédées. Il ressort de ce même bilan que c'est la daïra de Sidi Okba qui détient le triste record des victimes de l'envenimement scorpionique, alors que celle d'Ouled Djellal, pourtant très vaste et située en zone steppique, est la moins touchée avec seulement un millier de personnes, certes piquées mais ayant échappé à la mort grâce aux soins immédiatement prodigués. Effectivement, disent les spécialistes, le venin du scorpion, qui bien que vivant chez nous depuis la nuit des temps et s'appelle l'Androctonus australis, est l'un des plus mortels, mais la parade comme l'antidote existe, il suffit d'agir vite et d'administrer à temps le sérum. Bien que fort répandu et ayant peuplé la terre bien avant l'apparition de l'homme des scorpions fossilisés datant de 400 millions d'années ont pu être mis au jour, le scorpion reste très méconnu et n'inspire que crainte et répulsion. Pourtant la nature a doté cet arachnide d'une capacité de résistance à toute épreuve : il semble que sa « peau » cornée lui confère une sorte de blindage qui le rend insensible au rayonnement des matières fissiles, et expérience à l'appui, il ressuscite après un séjour d'un mois dans un congélateur. Quant à la femelle de cette créature phénoménale, elle peut devenir un exemple de dévouement pour toutes les mères de la création : à chaque fin de cycle de reproduction, elle élève, après la ponte, plus d'une centaine de petits scorpions, qu'elle protège et qu'elle nourrit, vivant pendant deux mois... accrochés à son dos. A ce stade-là, le petit scorpion appelé par les fellahs des Ziban « choulfata » peut piquer, mais son dard est encore inoffensif, ses glandes ne produisent pas encore la neurotoxine mortelle pour le système nerveux central.