La direction des transports a décidé, par la voix de son responsable, Kamal Rezig, d'inviter de nouveau les transporteurs à la table des négociations pour leur demander de revenir aux tarifs initiaux. Les voyageurs ont été surpris d'apprendre que la grève des transporteurs dans la wilaya de Tizi Ouzou s'est soldée par l'augmentation de 50% des tarifs de transport sur toutes les lignes. En effet, dès le premier jour de la reprise de service, jeudi dernier, de nouveaux tarifs ont été mis en application dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le ticket pour Alger est passé de 120 à 180 DA. Le voyageur doit en outre s'acquitter de 200 DA pour rejoindre Béjaïa. Le billet de la ligne Tizi Ouzou-Issers est passé de 50 à 100 DA. Les lignes internes ne sont pas en reste puisque les tarifs ont carrément doublé. Intenable pour les voyageurs qui s'insurgent contre cette décision des transporteurs. A cet effet, la direction des transports a décidé, par la voix de son responsable, Kamal Rezig, d'inviter de nouveau les transporteurs à la table des négociations pour leur demander de revenir aux tarifs initiaux. Mais non sans rappeler que «l'augmentation du prix du billet est en totale infraction aux dispositions légales. La fixation des tarifs de transport est du ressort exclusif de l'autorité du ministère en vertu de la loi 02/11 du 24 décembre 2002, portant loi de finances 2003. L'ancrage juridique de la loi sur laquelle se sont basés les transporteurs a été abrogé par l'ordonnance 03/03 relative à la concurrence». Le directeur informe, par ailleurs que «le dossier de l'actualisation des tarifs de transport routier des voyageurs, au niveau national, est à l'étude au niveau du ministère, car on ne peut pas faire de Tizi Ouzou une exception où le citoyen paie son ticket plus cher». Le directeur des transports qui se dit «surpris» par cette décision prise au lendemain des négociations entre les autorités locales et les représentants de la corporation des transporteurs, affirme que ces derniers «ont décidé de cette augmentation sans consulter les pouvoirs publics. D'autant plus que ce point n'a jamais été convenu dans nos discussions». De son côté, le président de l'APW de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabbas, joint sa voix à celle des citoyens en qualifiant les augmentations des tarifs d'«inadmissibles». Le président de l'APW, en tant que représentant de la population et partie prenante des discussions, assure que «nous avons débattu uniquement des revendications portant sur l'aménagement de la nouvelle gare multimodale de Bouhinoune comme condition pour la reprise du travail et on ne s'attendait pas à ce qu'ils prennent cette décision unilatérale que nous désapprouvons». Du côté des partis politiques, le FFS et le RCD dénoncent ces augmentations tout en accablant l'administration pour sa gestion jugée «approximative». «C'est la conséquence logique de la déstabilisation programmée du secteur qui a engendré des surcoûts insupportables pour le citoyen. L'administration a mis un plan de transport sans calculer son impact», a déclaré M. Makni, président du bureau régional du RCD. M. Bouaziz, le secrétaire fédéral du FFS, a déclaré : «Nous sommes en droit de penser que les autorités et les transporteurs ont négocié sur le dos du pauvre citoyen qui paie à chaque fois la facture.»