La cellule de communication du cabinet du wali de Tizi Ouzou a rendu public, hier, un communiqué de presse à travers lequel elle est revenue sur les dernières augmentations du prix du transport décidé unilatéralement par les transporteurs grévistes eux-mêmes. Après une grève qui a duré 47 jours, les transporteurs par bus, ayant refusé d'accéder à la nouvelle gare routière Kaf-Naâdja ont décidé de pratiquer une hausse de l'ordre de 50%. Le ticket pour le voyage entre Tizi Ouzou et Alger est passé ainsi de 120 DA à 180 DA, alors que Tizi Ouzou-Béjaïa est passé de 140 DA à 200 DA… Une façon pour eux de récupérer les pertes accumulées durant les 42 jours de grève. Est-ce une raison valable ? “Cette augmentation est en totale infraction aux dispositions légales régissant ce domaine. à ce titre, il y a lieu de signaler qu'en vertu de la loi N° 02/11 du 24 décembre 2002, portant loi de finances 2003, la fixation des tarifs de transport des voyageurs est du ressort exclusif de l'autorité du ministère”, lit-on dans ce document de la wilaya qui ajoute que par conséquent “l'augmentation opérée par les transporteurs basée sur le décret exécutif N°96/39, du 15 janvier 1996, portant tarification des transports de voyageurs par route est illégale, le décret exécutif étant abrogé par l'ordonnance N°03/03 du 19 juillet 2003”. Dans le même sillage, le communiqué précise que l'actualisation des tarifs de transport routier des voyageurs au nouveau national est à l'étude au niveau du ministère des Transports. Le directeur de wilaya des transports a interpellé les transporteurs leur demandant de “revenir aux anciens tarifs”, en leur signifiant que “cette démarche unilatérale et spécifique à la wilaya de Tizi Ouzou risque de créer un désordre”. Au niveau des nouvelles gares multimodales qui desservent les communes et chefs-lieux de daïras, la baisse des tarifs promise par la direction des transporteurs, depuis ces gares vers le chef- lieu de wilaya n'est pas encore appliquée. Les usagers déboursent toujours 15 DA au lieu de 10 DA. Les transporteurs de fourgons, dont le trajet a été écourté, tardent eux aussi à revoir leurs tarifs à la baisse. Ils ont même augmenté. Par exemple, le trajet Larbâa Nath Irathène vers Oued Aissi était payé autrefois à 25 DA. Actuellement, avec la nouvelle station, il est passé à 35 DA, un tarif correspondant à la ligne Lârbaâ Nath Irathène vers le chef-lieu de wilaya. Ce qui est dénoncé par les usagers qui demandent une prise en charge concrète du problème, c'est l'application de la réglementation en vigueur et de mettre fin à un “larcin” qui ne dit pas son nom ! Il faut rappeler que l'organisation nationale des transporteurs qui s'est rangée du côté de l'administration depuis le début du conflit a soudainement trouvé matière à soutenir les transporteurs maintenant que le bras de fer ne les oppose plus aux pouvoirs publics mais plutôt aux simples usagers devenus les véritables dindons de la farce de la nouvelle “politique” de transport mise en place depuis quelques semaines à Tizi Ouzou. Ainsi, dans son communiqué, l'Onta estime que les transporteurs ont procédé légitimement à ces augmentations qui leur permettront de récupérer les gains perdus durant les 47 jours de grève et également de s'assurer une meilleure rentabilité qui garantira la pérennité et la stabilité de leur activité.