Pour la première fois de son histoire, Hammam Salihine est resté ouvert au public durant le mois de Ramadhan. Juste après le f'tour et les prières des taraouih, des dizaines d'habitants de Biskra se rendent à la cafétéria de ce complexe touristique pour profiter d'un moment de repos en famille ou entre amis. Surplombant la ville et donnant sur une esplanade de 2 000 m⊃2; entourée d'arbres, cette caféteria, nouvellement ouverte, semble attirer de plus en plus de monde, car l'ambiance y est agréable et le service impeccable. Cela change, témoignent plusieurs clients, des cafés du centre-ville, «bruyants, crasseux et surpeuplés.» Des groupes de musique locaux y présentent aussi, certains soirs, des spectacles et des concerts pour le plus grand plaisir des mélomanes. S'étendant sur une superficie totale de 27 ha et ayant la particularité d'être le seul et unique complexe thermal du pays à être situé en plein chef-lieu de wilaya, le complexe thermal Hammam Salihine de Biskra a paru, durant des années, abandonné à son triste sort. Selon une enquête d'un organisme international, ses eaux thermales, découvertes par les Romains il y a plus de 2000 ans, jaillissant des entrailles de la terre naturellement à 43° C et avec une teneur de 9% en soufre sont des plus efficaces contre tout un éventail de maladies dermiques, ostéopathiques et musculaires. En plus du traitement thermal, les connaisseurs y convergeaient aussi pour des cures climatiques en toutes saisons. En dépit de ces atouts, on voyait ses bâtiments se ternir et ses terrains pentus être envahis de broussailles, de chiens errants et de détritus épars. La désolation semblait y régner en maître. Bâti en 1974, il a connu son âge d'or dans les années 1980 avant de tomber en décrépitude. Il n'offrait plus à ses clients que de simples bains thermaux, et ses quelques bungalows ne payant pas de mine, étaient plus à la merci des scorpions et des serpents que des rares curistes et amateurs de balnéothérapie le fréquentant. Désormais, cette époque semble révolue. Tout un chacun peut le constater de l'extérieur, il reprend vie après des années de délaissement. Résultante d'un vaste programme national de réhabilitation et de modernisation des infrastructures touristiques et de la volonté du conseil d'administration de l'EGT Biskra, laquelle outre cette unité et l'hôtel des Zibans de Biskra, compte aussi le Souf et le Louss de Oued Souf, l'Oasis de Touggourt et le Qalaâ de M'Sila parmi les hôtels qu'elle gère, la résurrection de Hammam Salihine est, en effet, remarquable à plus d'un titre. De bonnes performances En 2010, il a reçu 110 000 curistes et «nous avons la volonté de doubler ce nombre.», a indiqué, Hussein Menaï, DG de l'EGT Biskra depuis 2009. Celui-ci a de grandes ambitions pour cette entreprise touristique. Précisant que «La datte et les eaux thermales sont les emblèmes de Biskra.» Notre interlocuteur souhaite «fidéliser les clients en leur offrant des prestations et des services de qualité pour faire sortir ces milliers de familles de leurs 60 m⊃2;.», a-t-il dit. Des travaux sont en cours pour faire de Hammam Salihine, non seulement un centre de soins thermaux de pointe, mais aussi un espace de commerce, de loisirs, d'art et de culture. Déjà, le reboisement de 10 ha irrigués au moyen d'un goutte-à-goutte, qui a donné naissance à une forêt de pins et de palmiers où il fait bon se promener, la rénovation de son hôtel de 52 chambres et celle des cabines de balnéothérapie et de la piscine, la réalisation d'une allée piétonne de 180 mètres, d'un petit parc de loisirs pour les enfants avec toboggan, balançoires et autre tourniquet, lui ont fait changer de physionomie. Les grues et autres engins de chantier sont à l'œuvre pour finaliser un plan de réhabilitation qui en fera le leader dans son créneau d'activité. Même le personnel, d'habitude prompt à médire les responsables et à dénoncer les conditions de travail, se dit «bien loti». Les 140 employés de Hammam Salihine se sont partagé, dernièrement, 30 millions de dinars au titre d'un prorata leur revenant sur les bénéfices. Ceux-ci ont atteint, l'année écoulée, 110 millions de dinars. Qui a dit que le secteur public national était incapable de bonnes performances ?