Une interdiction de laisser les animaux de ferme circuler en milieu urbain, notifiée par l'ex-maire de Constantine, n'a jamais été appliquée par les responsables du secteur urbain de Ziadia. Le bus de Djebel Ouahch marque chaque jour un arrêt devant un tas d'ordures éparpillés devant une benne, fouillée de fonds en comble par des vaches affamées. La scène fait partie désormais du quotidien des habitants de la cité où les animaux de la ferme trouvent une liberté totale. «à voir ces bêtes déambuler en toute quiétude sur la chaussée, entre les maisons, et même devant les blocs des immeubles, nous fait croire qu'on est dans une cité en Inde», ironise un passant. Malgré tous les efforts entrepris pour l'amélioration du cadre de vie dans la cité Cnep de Djebel Ouahch, cette dernière n'arrive plus à se débarrasser d'une étiquette qui lui colle encore à la peau, celle d'une cité où les aspects de la ruralité persistent. Les scènes de troupeaux de bovins circulant, de jour comme de nuit, dans les décharges ouvertes à tous les vents, demeurent parmi les aberrations que les habitants de la cité n'ont cessé de dénoncer aux autorités de la ville. La fameuse note de l'ex-P/APC, interdisant la présence d'animaux de ferme en milieu urbain, sous peine de saisie et conduite tout droit à l'abattoir communal, n'est toujours pas appliquée avec rigueur, ce qui a laissé l'impression d'un laisser-aller chez la population au vu des saletés laissées chaque jour sur la voie publique par des bêtes qui trouvent encore toute la liberté pour venir fouiner dans des décharges à ciel ouvert. Coté ramassage des ordures, les choses se gâtent depuis que l'entreprise communale pluridisciplinaire des travaux de Constantine (EPC-PTC) a pris en charge cette mission. Même si cette dernière est dotée de camions modernes, les conditions dans lesquelles exercent les ouvriers restent des plus précaires. «On ramasse les ordures avec un tissu sur lequel les ordures sont déposées avec une vieille pelle, et on n'a ni tenue ni gants pour nous protéger contre certains risques, ceci sans parler des moyens dérisoires utilisés», déplore un agent de cette entreprise. Pour les résidants de la cité, les camions ne passent qu'une seule fois par jour, la matinée. L'absence d'une patrouille pour le ramassage nocturne provoque un amoncellement de grandes quantités de déchets faisant la joie des vaches qui «pointent» même à des heures tardives de la nuit, tout comme les meutes de chiens errants qui viennent chaque jour troubler la quiétude des riverains et menacer jusqu'à leur vie. Ces derniers, qui se trouvent quotidiennement otages de ces bêtes, dénoncent l'absence de campagnes d'abattage, abandonnées depuis plusieurs mois, ce qui risque de favoriser le retour de la rage, surtout que les symptômes de cette maladie ont été déjà constatés, il y a quelques jours, sur un chat à Sidi Mabrouk.