Double événement dans l'actualité de l'artiste Khaled Barkat : disparu de la scène artistique depuis plus de 15 ans, l'artiste opère son come back triomphal avec la sortie de son nouvel album "Ch'hal", dont la sortie eut lieu au mois de mars dernier, en plus du concert qu'il a animé ce vendredi à la salle Ibn Zeidoun de Riadh El Feth. Pas trop de monde dans cet espace chez cet artiste que tous semblent avoir oublié. Mais sa prestation fut tout de même solennelle d'autant que le public a découvert en live quelques chantons de son dernier opus qui en comprend neuf. Ses textes sont d'une sensiblerie extraordinaire. Ils évoquent les thèmes de la vie, posent des questionnements existentiels, le mal et le bien, les parents et l'amour au sens large du terme. Selon Khaled Barkat, cet album est une " sorte d'auto-exorcisme, car quand on reçoit beaucoup de coups (dans la vie) et qu'on n'est pas le genre de personne à se plaindre, on finit par s'en vouloir à soi-même, donc on doit absolument trouver une solution à cette situation", a-t-il confié ."J'ai fait cet album pour moi-même, mais bien sûr il y a une envie de partage. D'ailleurs, j'ai un peu peur de décevoir", déclare l'artiste, pour qui expliquer son absence de la scène musicale est "compliqué" mais reste essentiellement lié aux conditions "artistiques" de l'époque. "Ch'hal" est un album où se mêlent plusieurs influences musicales. En écoutant des extraits des neuf chansons, on peut être transporté vers les quartiers populaires d'Alger, bercé par des notes de musique andalouse ou encore emporté par des rythmes occidentaux et orientaux. Chaque titre a sa particularité, mais le message de paix, tendresse, passion, nostalgie et admiration de la beauté s'y croisent souvent. "J'ai vécu mon enfance à El-Harrach (Alger) où j'écoutais beaucoup de musique chaâbie. J'ai passé près de huit ans à Tlemcen. Cette ville m'a permis de découvrir la musique andalouse mais en même temps j'avais dans l'oreille les musiques occidentale et orientale que diffusait la radio. Donc mon nouvel album comprend toute cette combinaison", explique Khaled Barkat. Ce chanteur qui s'est consacré durant son "éclipse" aux musiques de films et documentaires, estime que cette expérience lui a permis de connaître ses "limites" car, relève-t-il, la musique d'un film est plus difficile à composer que celle d'une chanson.