La daïra de Maâtkas (25 km au sud de Tizi Ouzou) ne dispose d'aucun établissement bancaire, public ou privé. Cette situation pénalise les habitants de la région, contraints à chaque fois qu'ils ont besoin de retrait d'argent, à se déplacer jusque dans les communes de Boghni, de Tizi Ouzou ou de Draâ Ben Khedda où leurs comptes bancaires sont domiciliés. Ces pénibilités touchent particulièrement les retraités de France, en majorité clients de la BADR (banque de l'agriculture et du développement rural), et percevant leurs pensions en Algérie. Ils souffrent notamment des soucis du trajet, des risques d'agression au retour et surtout de l'épreuve de l'interminable file d'attente de plusieurs heures, à l'extérieur des agences bancaires, quel que soit le temps qu'il fait, en position debout (pas le moindre banc) pour ces septuagénaires. «Le comble, avoue un vieux de 75 ans, il m'arrive de pointer tôt devant la banque à Draâ Ben Khedda en vue d'y retirer ma pension en euros, d'attendre des heures, sans pouvoir être reçu, à temps, par quelque responsable de la banque, avant qu'un agent ne vienne nous dire que les pensions ne sont pas encore virées par nos caisses en France. Donc obligation de retourner bredouilles, en pensant dès lors à revenir encore le lendemain, ou plus tard, pour subir de nouveau la même épreuve, une épreuve qui se répète chaque mois».