Les habitants de la ville d'Agouni Gueghrane, dans la daïra des Ouadhias (40 km au sud de Tizi Ouzou), souffrent le martyre devant le volume démesuré que prend progressivement la décharge d'ordures ménagères, formée à l'entrée du chef-lieu communal. Cette décharge, située à quelques dizaines de mètres seulement des habitations, constitue, nuit et jour, un lieu de prédilection et de reproduction à de nuées d'insectes et de bestioles nuisibles (mouches, moustiques, cafards, guêpes…), ainsi que pour une diversité d'autres bêtes, sauvages ou domestiques (chats et chiens errants, chacals, sangliers…) qui y trouvaient nourriture. Aussi, les risques d'attraper des agents pathogènes susceptibles de provoquer de graves maladies, notamment la rage, pèsent dangereusement sur les habitants, particulièrement les enfants, aussi bien dans la ville que dans les alentours immédiats. «Cette décharge fait honte aux habitants de cette ville, voire à l'ensemble de la commune, du fait surtout qu'elle se situe à l'entrée du chef-lieu communal, alors que la logique voudrait que la cité, comme tout village ou centre urbain en Kabylie, offre au visiteur, local ou étranger, un visage avenant, de propreté, d'hospitalité, un visage sain et décent… Avec un tel décor, Agouni Gueghrane fait honte, aujourd'hui, sincèrement», déplore Chabane Batou, un des représentants de comités de quartiers et de villages de la commune. Les représentants des habitants d'Agouni Gueghrane indiquent avoir fait part moult fois aux services concernés et aux autorités locales et de daïra quant à la détresse des résidants, inquiets sérieusement devant cet état de fait. «Il est impératif pour les autorités de faire quelque chose pour éradiquer cette décharge en la délocalisant ; il y va de l'honneur et de l'hygiène de toute la commune», ajoute M. Batou.