Le rejet, mardi dernier, de l'article 7 de la loi relative à la prévention et la lutte contre la corruption par la Chambre basse du parlement a mis le MSP dans une position inconfortable. Le parti ne veut pas, semble-t-il, assumer le choix de ses députés et tente de se ressaisir en incombant toute la responsabilité du rejet dudit article au FLN. « Nous avons voté pour l'article 7 amendé. Ce sont les élus du FLN qui ont fait tomber l'article », a déclaré M. Boumechra, président du groupe parlementaire du MSP, en marge des travaux de la réunion nationale des cadres du parti, tenue jeudi et vendredi, à Alger. Pour l'orateur, « l'article 7, tel que présenté par le gouvernement, contenait des dispositions extrêmes sanctionnant ceux qui ne font pas la déclaration de leur patrimoine à temps ». D'où, a-t-il expliqué, la nécessité de son amendement « pour qu'il ne serve pas d'alibi pour les règlements de comptes ». « Mais, nous n'avons pas refusé l'incrimination de la non-déclaration, par les hauts fonctionnaires de l'Etat et les députés, de leur patrimoine. Nous avons seulement demandé à ce qu'il y ait, au préalable, des mises en demeure avant de sanctionner les mis en cause », a-t-il souligné. Par ailleurs, la lutte contre la corruption, selon le président du MSP, Bouguerra Soltani, doit être menée en mobilisant la société. S'exprimant à l'ouverture de ladite rencontre, le premier homme du MSP a affirmé que « la corruption est un problème de société et il faut que cette dernière soit mobilisée pour contribuer à mettre un terme au phénomène ». Afin d'enfoncer davantage le FLN, l'orateur rappelle le programme de lutte contre les maux sociaux enclenché en 1984. « Qui freine ce programme ? », s'est-il interrogé. En 1984, l'ouverture politique, rappelons-le, n'a pas encore vu le jour. Revenant sur la réaction de l'UGTA par rapport aux déclarations de Bougerra Soltani qui qualifie « la tripartite de rencontre protocolaire », ce dernier persiste et signe : « Si la 12e tripartite ne traite pas de l'amélioration de la situation du front social et n'aborde pas le dossier de la Fonction publique, elle sera, inévitablement, une rencontre protocolaire. » Car, a-t-il estimé, malgré l'embellie financière du pays, le front social demeure dans la précarité et les citoyens sont désenchantés. Abordant la réconciliation nationale, Bouguerra Soltani dira que les textes d'application de la charte pour la paix seront promulgués très prochainement. Toutefois, il s'est rattrapé quelques minutes après en disant que « la décision de la promulgation desdits textes relève des prérogatives du chef de l'Etat ».