Officiellement, le rejet de l'article 7 ne semble pas gêner le gouvernement. La loi sur la prévention et la lutte contre la corruption sera remise de nouveau sur le tapis, cette fois par les sénateurs qui auront à débattre longuement sur un texte qui est loin de faire l'unanimité de la classe et des alliances politiques en Algérie. En effet, la deuxième chambre parlementaire reprendra demain ces travaux avec à l'ordre du jour l'examen et le vote de quatre projets de loi relatifs à l'organisation des professions de notaire et d'huissier de justice, ainsi qu'à l'orientation de la ville. Si ces derniers passeront, sans surprise aucune, comme une lettre à la poste, le suspense reste de mise pour le quatrième projet, ayant trait à la prévention et la lutte contre la corruption. Ce sont les députés qui ont ouvert le bal en optant à la majorité pour le rejet de l'article7. L'article en question qui n'a, paradoxalement, pas trop fait parler de lui durant les débats, en juin 2005, est devenu très médiatisé depuis quelques jours. Le report du vote pour le 3 janvier semble profiter à ces derniers qui se sont penchés à tête reposée sur le projet en question. Projeté au-devant de la scène par les deux formations politiques, le FLN et le MSP qui ont imposé son abrogation, l'article en question sera absent demain sur la copie remise aux sénateurs, mais tout porte à croire qu'il constituera le point nodal des débats. Tous les regards seront dirigés donc vers la chambre haute. La loi sur la corruption sera votée ou non ? En politique tout est possible. Nous avons déjà assisté à des renversements de situation. Tout compte fait le FLN campe toujours sur ses positions et est aujourd'hui conforté par l'appui du secrétaire général du parti, M.Abdelaziz Belkhadem. Quant au MSP, au-delà du fait qu'il ne constitue aucune force au Sénat, sa position demeure toujours floue. Le RND qui a adopté l'article 7 pourra bloquer le projet de loi. Le tiers présidentiel aussi. Useront-ils de leur veto? Officiellement, la position de la majorité ne semble pas gêner le gouvernement. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaiz, avait souligné à sa sortie de l'hémicycle que le rejet de l'article 7 «en est l'exemple tangible de l'exercice démocratique dans notre pays». Il a écarté, ainsi une éventuelle intervention du président qui, à titre de rappel peut légiférer par ordonnance entre deux sessions parlementaires. Pour lui, son abrogation ne va pas entraver l'application de la loi sur le terrain. L'adoption de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption «participe de la préservation de la richesse nationale» et de « la sauvegarde des deniers publics», a-t-il souligné. Cela « garantira une distribution équitable de la richesse à l'ensemble du peuple, chacun selon ses besoins et son travail » et permettra de «lutter contre le crime et les fléaux sociaux sous toutes leurs formes».