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Une page d'histoire méconnue
Les hommes libres sur les écrans le 28 septembre
Publié dans El Watan le 05 - 09 - 2011

Le film Les hommes libres d'Ismaël Ferroukhi sortira le 28 septembre sur les écrans français, après une première projection au printemps dernier au Festival de Cannes.
Ce long métrage se déroule en 1942 à Paris occupé par les Allemands. Younès vit du marché noir. Arrêté par la police française, il accepte d'espionner pour elle à la Mosquée de Paris. La police soupçonne, en effet, les responsables du culte, dont le recteur, Si Kaddour Ben Ghabrit, de délivrer de faux papiers à des juifs et à des résistants. A la mosquée, Younès rencontre le chanteur Salim Halali. Touché par sa voix et sa personnalité, il se lie d'amitié avec lui.
Younès découvre rapidement que Salim est juif. Malgré les risques encourus, il met alors un terme à sa collaboration avec la police.
Younès, ouvrier immigré et sans éducation politique, se métamorphose progressivement en militant de la liberté.
Au travers l'histoire du chanteur bien connu Salim Halali, le rapprochement entre juifs et musulmans est montré sous un jour mal connu, dont le documentaire télévisé Musulmans en France (France 5) avait cependant tracé quelques contours récemment. L'historien Benjamin Stora a apporté au cinéaste ses connaissances précieuses sur l'immigration algérienne. Dans un entretien au journal en ligne Mediapart, il répondait, le 18 mai dernier : «Une fois le scénario achevé, j'ai relu le texte et j'ai dit à Ismaël qu'il y avait une cohérence historique autour des personnages principaux, en particulier sur les deux jeunes Maghrébins, même si c'est avant tout une œuvre de fiction, et non pas un travail de recherche académique ou théorique.»

Ainsi, dit-il : «Comme l'ensemble des institutions françaises de l'époque, la Mosquée de Paris a collaboré avec le régime de Pétain et les autorités allemandes. Mais, individuellement, certains refusaient la politique suivie.» Si Kaddour Ben Ghabrit est incarné par Michael Lonsdale que l'on a vu dans le rôle de frère Luc, dans Des hommes et des dieux. Après la guerre, le recteur de la Mosquée de Paris avait été décoré de la médaille de la Résistance.
On en reparlera lors de la sortie du film.


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