Les députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne participeront pas au débat autour des projets de lois qui sont au menu de la session d'automne du Parlement. Le boycott des plénières et également de toutes leurs activités au sein des commissions parlementaires, décidé lors de la session de printemps par les élus de cette formation, est maintenu. Ce dimanche, lors de l'ouverture de la dernière session de la sixième législature, seuls les sièges du RCD étaient vacants. Pour le groupe parlementaire du RCD, les projets de lois sur le code de wilaya, le régime électoral, le code de l'information et les partis politiques, que s'apprête à «digérer l'APN», témoignent de l'isolement politique et moral d'un Parlement qui est l'un des derniers «débris d'un système condamné par l'histoire». De l'avis des députés du RCD, le Parlement a été encore une fois convoqué, en cette rentrée, pour uniquement légitimer des situations de «non-droit et valider des voies de fait imposées par un Exécutif aux abois et irresponsable». Etant issue d'une fraude électorale, l'Assemblée, selon le RCD, s'apprête à consommer sa servilité en validant les replâtrages proposés dans des projets de lois en déphasage avec les aspirations citoyennes. Le RCD accuse ouvertement certains députés, de différentes obédiences, d'être incompétents. «Débattre des réformes ne peut être confié à des députés qui ont décidé de renoncer à leur mission de représentation nationale pour s'employer à un affairisme de bazar», note Atmane Mazouz, président du groupe parlementaire du RCD. Justifiant le maintien du boycott, M. Mazouz précise que les pouvoirs publics ont refusé de transmettre et donner suite à toutes les interpellations des parlementaires du RCD. «Depuis le début de l'année et en dépit de la multiplication des contestations politiques et sociales et malgré nos sollicitations, le pouvoir est resté muet et a refusé d'apporter une solution aux problèmes posés. Face à cette situation, nous avons décidé de ne pas cautionner cet état de fait et donc de boycotter les travaux de l'APN», notent les élus de la formation de Saïd Sadi. Ils rappellent que les différentes questions des élus du RCD, touchant aux violations des lois, à la régression du pouvoir d'achat des Algériens, à la corruption, aux placements occultes à l'étranger, aux violations des libertés, à la répression de la jeunesse, sont à ce jour restées sans réponse, confirmant ainsi le rôle «de chambre d'enregistrement dévolu à l'institution parlementaire par le pouvoir exécutif». Faisant le parallèle avec ce qui se passe en Libye et tout en soutenant le CNT, le RCD regrette qu'au moment où les élites libyennes ont rejoint leur peuple et réussi l'exploit de faire tomber la dictature d'El Gueddafi, et que la rue algérienne a repris son ébullition à travers des mouvements de protestation, les parlementaires du régime continuent à se terrer dans un mutisme coupable et indigne. «Nous continuerons à assumer notre mission sur le terrain de façon résolue et libre aux côtés de celles et ceux qui luttent quotidiennement pour l'avènement d'un changement démocratique», expliquent les élus du RCD.