L'ancien entraîneur de la JS Kabylie et de l'équipe nationale des années 1980, Mahieddine Khalef, a été hier l'invité du Forum Echibek pour une conférence-débat. Devant un parterre de journalistes, le héros de Gijon a retracé son vécu et les expériences cumulées dans le monde du football. Il a également dressé un constat sur les échecs du football national en général et de l'équipe nationale en particulier. En préambule, Khalef affirme qu'il n'a jamais quitté le milieu du football. « J'ai quitté les terrains, mais je suis toujours resté dans le milieu du football, car le football c'est ma profession. En tant que consultant, j'ai toujours été à l'écoute du football mondial. » Selon le conférencier, la décadence du football national remonte aux années 1980, lorsque les responsables de l'époque n'ont pas su profiter des résultats obtenus pour aller de l'avant. « J'ai attiré l'attention du ministre de l'époque, Salah Mentouri, sur la nécessité d'investir davantage dans le monde du football et doter l'équipe nationale qui a atteint un certain standing d'un site de regroupement (le Golf), malheureusement ça n'a pas abouti », affirme Khalef avec son franc-parler habituel. Il enchaîne : « L'équipe nationale doit avoir une préparation spéciale et continue dans le temps, avec un travail spécifique pour tous les joueurs sélectionnés sans se soucier de leur travail au niveau des clubs. Une préparation qui devra être accompagnée par des matches amicaux de haut niveau pour permettre aux joueurs algériens de se frotter aux meilleurs. » Khalef n'omettra pas de souligner l'apport du travail de base avec la formation des jeunes catégories pour alimenter régulièrement l'équipe nationale senior. Ce rôle incombe aux clubs qui ne font plus, selon lui, de la formation. « Nous sommes victimes d'une défaillance dans la formation au niveau des clubs. Y a pas un président qui table sur la formation », estime-t-il. Et d'ajouter : « Même durant les années 1980, il n'y avait pas de centres de formation, mais une décision politique qui a amené les clubs à travailler, dans des conditions moins meilleures qu'aujourd'hui pourtant, d'où les résultats que connaît tout le monde. » En filigrane, Khalef voulait insister sur l'application stricte des textes et lois du sport et rassembler toutes les compétences pour espérer un essor du football national. Lui-même, estime-t-il, a été victime de cette marginalisation puisqu'il ne figure plus sur la liste des membres de l'AG et, donc, il n'est pas éligible pour prétendre être candidat à la présidence ou au bureau de la FAF. « Je dois attendre la liste des désignés du ministre pour espérer faire partie de la composante de l'AG et, éventuellement, être sur la liste d'un candidat. Mais là aussi, je n'accepterai pas d'être un pion au service d'un président. Je dois d'abord consulter son programme et épouser au préalable sa politique pour le redressement du football avant de m'engager dans la bataille », dira-t-il en substance sur les prochaines élections de la FAF. En conclusion, Khalef, qui a toujours servi le football national sans rien prendre en contrepartie, lancera ce message : « Il faut apprendre à parler et penser à l'intérêt général du football national et non pas à lutter pour un poste ou pour les intérêts qu'offre celui-ci. »