L'Association des amis du mont Chenoua (AAMC) fait partie de ces rares organisations « politiquement incolores » qui travaillent efficacement mais passent inaperçues, en dépit de l'utilité de leurs actions. Elle ne ressemble pas à ces associations qui agissent selon les conjonctures sous les ordres des opportunistes. Le plan de charge de l'AAMC pour l'année 2006 est conséquent. Les actions pour l'exercice en cours convergent vers trois principaux chantiers, qui seront lancés, bien entendu, si les forces d'inertie qui truffent l'administration locale ne leur dressent pas des entraves. La wilaya de Tipaza a tenu à encourager cette association, en lui affectant une infrastructure abandonnée, depuis des années. C'est un véritable gîte érigé à 400 m d'altitude, au-dessus du village du Chenoua, au pied de la porte inaccessible du monument naturel qu'est le mont qui porte le même nom. Le département ministériel de Cherif Rahmani avait promis aux responsables de l'AAMC de prendre en charge l'aménagement de l'ancienne école primaire d'Ouzakou. Son aménagement en plusieurs petites structures permet de créer le siège de l'association, un centre d'animation, un musée, un observatoire, des espèces de la faune du mont Chenoua, un lieu de rencontres des randonneurs. D'ailleurs, le premier chantier qui sera initié par l'AAMC concernera la recherche et la préservation du patrimoine culturel du Chenoua, à travers la récupération des contes, des chants et des poésies et la mise sur pied d'une chorale. Le second chantier a une dimension internationale. Il sera entamé à la suite d'une convention de partenariat signée entre l'AAMC et le Centre méditerranéen de l'environnement (CME). Le déroulement de ce projet aura lieu du 1er août à la première semaine du mois de septembre 2006. Des enfants de familles émigrées viendront à Tipaza. Les jeunes des deux rives de la Méditerranée seront appelés à réaliser un simple petit ouvrage « écologique » sur l'Oued Boussemaghen, qui se situe dans une petite zone rurale enclavée, entre Nador et Hadjout. Durant les intempéries, les élèves n'arrivent pas à traverser l'oued et ne peuvent par conséquent rejoindre leurs classes. Selon les statistiques de l'AAMC, durant la saison des pluies, les élèves de cette zone rurale s'absentent de l'école (12 à 15 jours). Les adhérents à l'AAMC et leurs camarades de France s'impliqueront par ce geste de solidarité en faveur des jeunes écoliers de cette zone rurale ciblée. La désertification est le thème du troisième chantier, qui demeure en cours d'étude avec une importante institution. L'AAMC a consacré les deux dernières années à ce thème qui nécessite une grande mobilisation. La 1re année a servi au renforcement des capacités des associations impliquées dans cette opération et la formation de l'encadrement de ces associations. La deuxième année avait été consacrée à la formation des animateurs et à la mise en place des activités pour enfants sur le terrain pour contribuer à la sensibilisation et à la lutte contre la désertification. Pour les responsables de l'AAMC, la désertification ne signifie pas uniquement l'avancée du désert, mais l'envahissement des espaces naturels par le béton et le déboisement signifient également la désertification. Une série d'actions a été menée par les adhérents de l'AAMC contre la pollution de l'environnement d'une manière désintéressée, de surcroît sans « folklore », d'une part, et un soutien en faveur de quelques familles rurales démunies, sans recourir à la médiatisation, d'autre part. Le président de l'AAMC, Omar Nefsi, un directeur d'école en retraite dévoué à la protection de la nature, particulièrement le mont du Chenoua, nous a avoué que son association est en quête d'un renforcement des capacités humaines, afin de faire face aux multiples activités inscrites dans son programme d'action, qui nécessitent une mobilisation accrue pour le concrétiser.