Une loi organisant la publicité sera élaborée dans les prochaines semaines. Un vide juridique dans le domaine de la publicité a été relevé. En tout cas, c'est ce qu'a laissé entendre, hier, le ministre de la communication, Abderrachid Boukerzaza, lors de son passage au forum de l'ENTV, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse. Le ministre a assuré que cette loi prendra en charge toutes les questions en relation avec le domaine de la publicité. Le paysage de la publicité en Algérie, faut-il le dire, est complètement bouleversé. Le secteur est de plus en plus accessible à de nouveaux supports radiophoniques et télévisuels, ce qui le transforme en un secteur compétitif, surtout qu'un nombre de promoteurs privés y a accédé. Il devrait (le marché publicitaire) bientôt compter parmi les plus importants marchés de la zone du Maghreb arabe. Si l'économie algérienne continue de réaliser ses taux de croissances durant la prochaine décennie, le volume du marché devrait passer de 100 millions de dollars, dont 25 millions de dollars pour l'audiovisuel, à un milliard de dollars et pourrait devenir ainsi, sans conteste, le plus important marché de la publicité dans la région. Les budgets de la publicité vont augmenter grâce à l'ouverture économique et à l'émergence de la concurrence. Les experts attribuent le développement du marché de la publicité en Algérie à l'émergence de pôles industriels qui se basent sur des stratégies publicitaires importantes afin de pénétrer sur le marché et y rester. Partant de quelques expériences étrangères et vu les grands pas que le secteur ne cesse de franchir, les autorités algérienne ont éprouvé le besoin de réglementer le secteur afin de faire face à toutes pratiques illégales. La réflexion sur une loi, devenue indispensable, existait depuis des années, afin de réglementer les activités de publicités radiophoniques, télévisuelles, la vente par la télévision et le parrainage. Actuellement les plus importants budgets de publicité audiovisuelle se trouvent au Maroc, où le secteur audiovisuel détient la part du lion, car le gouvernement a permis à des investisseurs privés d'ouvrir des chaînes de télévision. L'ouverture de l'audiovisuel en Algérie n'est pas pour demain. Le ministre de la communication a expliqué, hier, que cela doit passer par plusieurs étapes, soulignant que la plus importante étape, déjà réalisée, est celle relative à la création d'agences de communications et de production audiovisuelle qui existent actuellement en grand nombre en Algérie. Le gouvernement, dans le cadre de son programme de développement de l'audiovisuel, est en train de mettre sur pied des chaînes de télévisions spécialisées dans les domaines de la jeunesse et des sports, de la culture, du savoir, de l'économie et des affaires religieuses. Ce programme vise, selon Boukerzaza, la consécration du droit du citoyen à l'information à travers la promotion de la communication de proximité en assurant une couverture médiatique dans tout le pays. Concernant la presse écrite spécialisée, le ministre a mis en exergue le soutien de son secteur à toute la presse nationale, soulignant que des facilités sont accordées à la presse spécialisée, qui a obtenu, depuis juillet dernier, 29 autorisations de création de titres. Il a fait savoir que son secteur, en vue de garantir le droit du citoyen à l'information écrite notamment, a adopté une "politique de redéploiement des imprimeries au regard de l'immensité du territoire national". Il a, en outre, indiqué que le gouvernement a donné son feu vert pour la révision du système juridique régissant le secteur de la communication à même de l'actualiser, le perfectionner et le moderniser. Le secteur prévoit, également, la réalisation d'un nouveau siège de la télévision, dont l'assiette de terrain a été déjà choisie, l'extension du siège de la radio nationale et la réalisation du siège de la radio du Coran.