La révision du code de l'information fait l'objet d'un large consentement au sein de la classe politique algérienne et de la communauté de la presse nationale, en ce qu'elle consacre et renforce la liberté de la presse, alors que l'ouverture du champ audiovisuel reste sujet à débat.Ces deux dossiers sont ainsi sur la table, notamment après que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, ait annoncé, lors de son discours à la nation le 15 avril dernier, que la nouvelle loi sur l'information complétera la législation actuelle, notamment à travers la dépénalisation du délit de presse. La loi sur l'information "introduira les repères d'une charte déontologique et complètera la législation actuelle, notamment à travers la dépénalisation du délit de presse", avait-il déclaré. Outre les nouvelles garanties juridiques sur la liberté de la presse que cette future loi consolidera, "nous travaillerons à une modernisation de l'espace médiatique national pour le porter au niveau de notre pluralisme démocratique et des ambitions de notre population, et pour conforter le professionnalisme et l'éthique", avait en plus souligné le chef de l'Etat lors du dernier Conseil des ministres début mai. Il avait avisé, dans ce cadre, qu'une commission indépendante d'experts nationaux dans le domaine des médias audiovisuels, de la communication et de l'information sera mise sur pied. Celle-ci aura pour mandat de proposer les voies et moyens d'améliorer le paysage audiovisuel, d'encourager la communication par le biais des nouvelles technologies de l'information, et de reconnaître les domaines à travers lesquels l'aide publique participera à l'épanouissement de la presse écrite. Une version de la nouvelle loi sur l'information devrait être prête d'ici le mois de juin prochain pour être soumise à débat avec les professionnels et autres associés intéressés, selon le ministre de la Communication , M.Nacer Mehal. La classe politique dans toute sa composante n'est pas en reste dans ce débat, appelant aussi à la révision du code de l'information, alors qu'elle reste divisée sur l'ouverture du champ audiovisuel. Ainsi, le secrétaire général du parti Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, a évalué nécessaire de restaurer le code de l'information et de "donner la possibilité à toutes les forces politiques de s'exprimer dans les médias audiovisuels". Pour le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia, "l'Etat n'a pas ignoré les revendications de la famille de la presse nationale qui a droit à un cadre juridique basé sur la liberté de la presse et d'expression, ainsi que sur les droits des travailleurs de la sphère de l'information". Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a, quant à lui, appelé à la "modernisation" des différentes lois, notamment les textes liés à l'information et à l'audiovisuel, alors que le Front des Forces socialistes (FFS) appelle à consolider la liberté d'expression de la presse "qui, à son tour, s'ouvrirait à tous les courants". Le président du parti "AHD 54", M. Ali Fawzi Rebaïne, s'est, pour sa part, affirmé pour la mise en place d'un "conseil supérieur de l'audiovisuel qui aura à veiller au respect des droits de toutes les parties, sans exclusive". De son côté, l'ancien chef du gouvernement, M. Ahmed Benbitour, a estimé que "l'ouverture du champ médiatique et la réunion de conditions pour la création de nouvelles chaînes de télévision et de radio indépendantes formaient des facteurs participant à un changement démocratique et pacifique" en Algérie. Des organisations relevant de la presse ont, elles aussi, appelé à la révision du code de l'information. Des journalistes des secteurs public et privé, qui avaient lancé récemment une campagne appelée "Initiative nationale pour la dignité de la presse", sollicitent notamment l'achèvement d'un statut particulier du journaliste, l'activation de la loi sur l'information de 1990 et la création d'un haut conseil de l'information. Le croisement de revendications arrêté dans le cadre de cette initiative vise aussi l'adoption d'une grille de salaires nationale "digne du métier de journaliste", la réactivation du Conseil de l'éthique et de la déontologie, ainsi que l'ouverture d'un "débat officiel" avec la presse algérienne.