La presse écrite nationale compte 320 titres dont 80 quotidiens et 4200 journalistes en exercice. Désormais, l'ouverture du champ audiovisuel constitue un véritable test de vérité pour la liberté de la presse en Algérie. «La diversité dans le secteur de l'audiovisuel est une obligation pour s'adapter aux grands changements que connaît la scène médiatique», a affirmé, hier, Miloud Chorfi, porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), dans une allocution lue au nom du secrétaire général Ahmed Ouyahia, a l'ouverture d'une conférence nationale organisée à l'hôtel Es-Safir à Alger. Cette conférence a coïncidé avec la Journée mondiale de la liberté d'expression et de la presse. La position du RND est claire. Il plaide pour une ouverture graduelle du secteur. Autrement dit, l'évolution vers la création de chaînes privées doit passer par une phase de transition. Cette phase s'inscrit «dans le cadre d'un partenariat entre les deux secteurs, public et privé», tel que le précise M.Chorfi. Cela dit, la télévision algérienne est appelée à ouvrir de nouveaux canaux. «Concernant la télévision, nous souhaitons que les moyens matériels et humains lui soient assurés pour l' ouverture de nouvelles chaînes», a indiqué l'intervenant. L'équation est simple. Il s'agit d'ouvrir de nouvelles chaînes publiques avec la perspective d'encourager l'investissement du privé dans ce domaine. Sur ce plan, la position de Azzedine Mihoubi, secrétaire d'Etat chargé de la Communication, a été tout aussi tranchée: l'ouverture du champ audiovisuel n'est pas à l'ordre du jour. Le monopole de l'Etat sur ce secteur demeure donc intouchable. «Chaque pays a sa propre expérience et ses spécificités. L'Algérie cherche à renforcer ses instruments médiatiques et des radios locales et régionales ont été créées. Quatre nouvelles stations de radio seront lancées au cours de cette année, à savoir celles d'El Tarf, Tizi Ouzou, Boumerdès et Blida», a indiqué M.Mihoubi, sur les ondes de la Radio nationale, le 29 avril dernier. La position du ministre se résume en deux mots: Oui, mais...oui pour l'ouverture de nouvelles chaînes publiques. OK pour l'élargissement des stations de radio régionales. Mais, les chaînes privées peuvent attendre. Par ailleurs, le paysage médiatique algérien a connu une évolution quantitative palpable ces dernières années. «L'Algérie dispose de plus de 320 titres dont 80 quotidiens. Aussi, il y a près de 4 200 journalistes en exercice», a mentionné le porte-parole du RND. Pour le RND, le débat autour de la presse algérienne est passé du stade de la liberté de la presse à celui du droit à l'information. En ce sens, le parti de Ouyahia accorde une attention particulière à la participation du citoyen dans le processus de la communication.