Le Conseil français du culte musulman (CFCM) tire la sonnette d'alarme. Sur le réseau social Facebook, un appel anonyme demande à «égorger les musulmans à la place des moutons» le 6 novembre, lors de la fête d'Aïd El Adha. Abdallah Zekri, président de l'Observatoire des actes islamophobes au CFCM ne décolère pas : «C'est un appel au meurtre lamentable qui risque de provoquer un nouvel Oslo», (la tuerie commise par l'extrémiste Anders Behring Breivik en Norvège). Il demande le retrait immédiat de la page postée sur le réseau social et a annoncé la décision du CFCM de porter plainte. L'appel intitulé «Egorger les musulmans à la place des moutons», donne rendez-vous au monde entier, le 6 novembre, le jour de la célébration de la fête musulmane du Sacrifice, ou Aïd El Adha. «On pourra enfin faire la fête pour une bonne raison», justifie son auteur. Certains observateurs relèvent que la surenchère politique et médiatique, avec des débats douteux sur l'Islam, la burqa et la laïcité ont fait exploser les digues. L'islamophobie, selon eux, a droit de cité et serait même payante électoralement. «C'est une fête qui ne concerne pas que les musulmans puisque Abraham est le père des trois religions monothéistes. Les actes islamophobes ont augmenté depuis les débats sur l'immigration et l'Islam de l'UMP. Aujourd'hui, il est facile de s'attaquer aux musulmans dans l'impunité», explique Abdallah Zekri. Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) fait le même constat : «Nous entrons dans une nouvelle phase de l'horreur islamophobe qui touche notre continent et plus spécifiquement notre pays. L'antisémitisme ne faisant plus recette, les groupes fascistes profitent de l'inaction du gouvernement face à l'islamophobie pour redoubler leurs menaces à l'encontre de concitoyens qui ont pour seul tort d'être musulmans comme d'autres avaient pour seul tort d'être juifs durant l'entre-deux guerres». Le collectif a saisi la direction centrale de la police judiciaire et rédigé une mise en demeure à Facebook pour le retrait de l'appel incriminé.