La loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption votée, le 3 janvier dernier, par l'APN sera maintenue telle qu'elle est. L'éventualité de son blocage au Sénat est, pour l'instant, écartée d'autant que le RND, parti majoritaire dans cette Assemblée, n'a avancé aucune intention de la rejeter. Ayant été amputé de son article 7, le texte de loi en question est rendu, selon les spécialistes, caduc. La dépénalisation de la non-déclaration du patrimoine consacrée par les députés de la Chambre basse du Parlement, notamment ceux du FLN, a fait couler, rappelons-le, beaucoup d'encre au lendemain de son adoption. Les ONG nationales et les analystes, consternés par l'attitude des élus de l'APN, ont même émis le souhait de voir cette loi bloquée par les sénateurs. En revanche, le RND qui, rappelons-le, ne s'est pas aligné sur ses « partenaires » de l'Alliance présidentielle à l'APN en se montrant favorable à l'article 7, n'envisage pas de rejeter la loi en question. C'est du moins ce qu'a affirmé son chargé de communication, Miloud Chorfi. « Le RND ne bloquera pas la loi. Nous ne sommes pas de nature à bloquer l'Etat algérien », nous a déclaré, hier, Miloud Chorfi. Une manière de dire qu'il ne faut pas compter sur le RND pour changer les coutumes du Parlement algérien, qualifié « de chambre d'enregistrement des lois de l'Exécutif ». Toutefois, notre interlocuteur affirme que la question n'a pas été débattue au sein du parti et la concertation autour du sujet aura lieu après la fête de l'Aïd. L'essentiel pour notre interlocuteur, c'est de ne pas retarder encore plus l'application de la loi sur la corruption. « Il faut au moins appliquer la loi telle qu'elle est et éviter le retard dans sa mise en œuvre », a-t-il précisé. L'article 7, faut-il le rappeler, indique que « l'absence de déclaration de patrimoine dans les délais prescrits entraîne la révocation des fonctions ou la déchéance de mandat électoral ». Ce sont les députés du FLN, parti majoritaire à l'APN, qui ont fait tomber les dispositions de cet article en y voyant un « traquenard » tendu par le gouvernement.