Quelque 200 chômeurs de la daïra de Hassi Messaoud ont bloqué les axes principaux de la ville, paralysant ainsi pendant toute la journée d'hier le mouvement au niveau du carrefour de l'ENTP et celui de la grande poste situé à l'entrée de la ville. De 8h à 15h, aucun véhicule n'a pu sortir ou entrer à Hassi Messaoud, hormis les résidants des quartiers reculés ainsi que quelques axes du centre-ville, la prudence et la lenteur étaient de mise et personne n'a osé contester l'ordre établi par les chômeurs qui se sont excusés auprès des usagers de les pénaliser.Les véhicules venant ou partant vers Ouargla, chef-lieu de wilaya, ou Touggourt, n'ont pu accéder à la ville du fait que l'unique route, menant à Hassi Messaoud, était coupée à la circulation, vu la proximité immédiate du bureau local de main-d'œuvre où la délégation de hauts fonctionnaires de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM), chargée d'enquêter sur les dépassements du dossier de l'emploi dans la zone pétrolière, devait se rendre hier matin. Une annonce publique même partielle des résultats de la commission d'enquête dépêchée en juillet dernier par Tahar Chaâlal, DG de l'ANEM jugée hautaine et très lente, la révision de la situation générale du staff administratif réduit à quelques têtes contestées par les jeunes chômeurs à cause de leur paresse et le non-respect des heures d'ouverture administrative, la dotation dudit bureau en moyens matériels, de communication et de locomotion pour en faciliter la mission, tels sont les objectifs de ce mouvement qui a été encadré de loin par les forces de l'ordre.Aucune intervention des services de sécurité n'a été enregistrée, selon les organisateurs du sit-in qui, bien au contraire, semblent apprécier cette «marque de sensibilité à la cause des chômeurs» témoignée par la police et la gendarmerie. Négociation Une compassion d'autant plus appréciée, si l'on se rappelle les images horribles de jeunes tabassés à coups de matraque dans une descente nocturne durant l'été dernier au plus fort du sit-in permanent organisé devant le siège de la daïra de Hassi Messaoud. Après une matinée passée dehors, une délégation de chômeurs a été reçue par le chef de daïra, qui s'est montré plus à l'écoute des chômeurs. Il a réclamé un délai d'une semaine pour se concerter avec les responsables de l'ANEM afin de régler définitivement les problèmes liés à la gestion et au dispatching des offres d'emploi. Les chômeurs se disent optimistes face à une audience non espérée et attendent la suite des événements.