Plus de 70% des travailleurs des communes sont employés dans le cadre du filet social avec moins de 15 000 DA par mois l Les différentes actions de contestation n'ont abouti à aucune amélioration des conditions socioprofessionnelles de ces fonctionnaires. Le Conseil national du secteur des communes (CNSC), affilié au Syndicat national des personnels de l'administration publique (Snapap), annonce une grève de huit jours à partir d'aujourd'hui, et ce, jusqu'au 26 septembre pour réclamer l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs.Lors du dernier conseil national de ce syndicat, organisé vendredi dernier, la tenue d'un rassemblement a été décidée. Il est prévu pour le 26 septembre, mais le lieu n'a pas encore été choisi, apprend-on auprès des représentants du CNSC. C'est donc la reprise de la protesta dans le secteur de l'administration. Les différentes actions de contestation n'ont abouti à aucune amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs communaux. «Deux ans après le début du mouvement de grève dans le secteur des communes, les pouvoirs publics continuent à faire la sourde oreille en renvoyant aux calendes grecques les acquis légitimes des travailleurs», indique le syndicat dans un communiqué, signé par M. Ali Yahia, représentant dudit syndicat. La précarité dans laquelle se trouvent les travailleurs des communes tend à se généraliser, avertissent les travailleurs affiliés au Snapap. Plus de 70% de cette catégorie de fonctionnaires sont employés dans le cadre du filet social et touchent moins de 15 000 DA. Les travailleurs communaux sont, selon leurs représentants, «le maillon délaissé» de la Fonction publique. «Aucune avancée n'a été enregistrée dans le dossier du statut, encore moins dans celui des indemnités», ce que le CNSC n'hésite pas à qualifier de mépris. «Cette attitude méprisante des pouvoirs publics à l'égard des travailleurs du secteur s'est accentuée avec les déclarations faites l'été dernier par des supplétifs du pouvoir qui bénéficient des largesses des médias publics lourds et n'hésitent pas à avancer de fausses promesses pour tromper les travailleurs et tenter d'affaiblir leur mobilisation», accuse-t-on également. Les travailleurs communaux, qui luttent pour un statut «digne» et un régime indemnitaire équitable, n'omettent pas d'inclure, dans leur plateforme de revendications, le respect de la liberté d'exercice du droit syndical. «Ne touchez pas à ma liberté syndicale !» L'allusion est faite aux actions de protestation réprimées par certains présidents d'APC. Il est à rappeler, dans ce contexte, les «exactions» du P/APC de Sidi M'hamed et d'autres au niveau d'Alger, à l'occasion du sit-in organisé en début d'été par un nombre de travailleurs communaux qui ont été purement et simplement virés pour avoir osé revendiquer le droit à l'activité syndicale. Plusieurs P/APC ne se sont pas gênés d'exprimer haut et fort que seule l'UGTA est le vis-à-vis de l'administration locale. Ce n'est que le prolongement de la politique de l'exclusion, puisqu'au plus haut niveau, l'exclusion des syndicats autonomes ne choque plus personne. La tripartie convoquée pour le 29 septembre prochain n'a pas invité les syndicats autonomes, n'est-ce pas là une ignorance franche de l'action menée par ces derniers qui ont pourtant démontré leur force de mobilisation sur le terrain. «La centrale syndicale continue à négocier des acquis que les syndicats autonomes défendent réellement sur le terrain», commente un syndicaliste du Snapap. Il faut souligner que la grève est motivée par des revendications liées également à la réintégration de tous les syndicalistes licenciés et suspendus arbitrairement et à l'ouverture des négociations sur le projet du statut et l'élaboration de toute la réglementation relative au monde du travail. L'intégration en priorité de tous les contractuels et vacataires en poste et le maintien du régime de la retraite sans condition d'âge sont également parmi les préoccupations des travailleurs communaux.Un conseil national du CNSC est fixé pour la journée du dimanche 25 septembre 2011 à Alger, soit la veille du rassemblement, afin de prendre de nouvelles décisions «pour maintenir la pression sur les pouvoirs publics», apprend-on auprès du Snapap.