Halte à la terreur en Kabylie», «Le peuple kabyle soutient ses frères amazighs de Libye», tels étaient les principaux mots d'ordre de la marche à laquelle a appelé le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), hier, à Tizi Ouzou. Ils étaient plusieurs dizaines de militants à battre le pavé à travers les artères principales de la ville pour dénoncer «le regain de la violence sciemment organisé en Kabylie et exiger la tenue d'un référendum sur l'autonomie de la région». Les manifestants ont aussi exprimé leur soutien «au peuple berbérophone de Libye», en quête d'une reconnaissance officielle de leur identité après la chute du dictateur de tripoli, Mouammar El Gueddafi. «El Gueddafi doit être jugé au même titre que Bouteflika qui a accueilli la famille du dictateur de Tripoli sur le sol algérien», a déclaré un membre de la direction du mouvement. La marche, qui s'est ébranlée du campus Hasnaoua de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, s'est achevée par un rassemblement sur la place Laâmari Meziane, au centre-ville. Parcourant la rue Lamali Mohamed et le boulevard Abane Ramdane, les autonomistes ont également scandé des slogans pour l'autonomie de la Kabylie et contre le pouvoir. Les marcheurs ont ainsi dénoncé «la multiplication des bavures militaires», dont ont été victimes de paisibles citoyens ces derniers mois. «Ils appellent ça des bavures, mais on ne peut pas faire la même erreur tout le temps ! Ils ont créé l'anarchie et l'insécurité pour qu'on implore leur aide. Nous leur disons partez, car c'était nous qui avions libéré nos otages», lance, dans la foule, un autre militant. Les animateurs, dont des membres dirigeants du mouvement de Ferhat M'henni, ont appelé au boycott des prochaines élections législatives et locales. «Les autonomistes ne participeront à aucune élection organisée par le régime. Nous rejetons en bloc leurs réformes politiques, car les textes de loi ne seront pas meilleurs que les précédents», a estimé Aït Ali, un cadre dirigeant du mouvement.
