La production annuelle des déchets industriels spéciaux a atteint plus de 325 000 t. Cette quantité se greffe chaque année aux 2 millions de tonnes de cette substance qui sont déjà stockées. La dangerosité de ces déchets se situe dans ce qu'ils génèrent comme risques pour l'environnement et pour la santé de la population : ils présentent des risques de toxicité, d'inflammabilité et de contamination des sols et des eaux. Les pertes financières à cause de ces déchets sont estimées à 0,15% du PIB, soit 60 millions de dollars. Ce constat n'a pas empêché, hier, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement de rappeler l'engagement de son département à éliminer tous les déchets nocifs. Tout en consacrant les deux prochaines années à l'élimination de ces déchets, M. Rahmani a invité les détenteurs de ces déchets à se conformer dès cette année aux dispositions de la réglementation en vigueur, notamment le respect du plan national de gestion des déchets spéciaux (PNAGDES) élaboré à cet effet. Cette loi vise notamment l'élimination des différents types de déchets dangereux stockés, à savoir l'amiante, le mercure, les boues de zinc ainsi que des dérivés du plastique, des pesticides et des huiles usagées. « Maintenant que le danger est identifié, c'est le début de l'action qui doit suivre », a insisté M. Rahmani à cette occasion où il était question de présenter le programme 2006 d'élimination des déchets spéciaux. Un programme pour lequel l'Etat a, selon lui, mobilisé une enveloppe financière - sans divulguer la somme - pour l'élimination des hot spots. M. Rahmani a précisé dans ce cadre que les cahiers des charges ont été élaborés en vue d'un appel d'offres selon les normes environnementales. En complément de ce programme, le FEDEP a financé d'autres opérations notamment pour l'élimination des PCB. Ceci dit, le ministre a insisté sur la nécessité d'établir une politique obligeant les producteurs à rassembler et à recycler leurs déchets. Ainsi met-il l'accent sur l'importance d'informer les citoyens habitant des zones industrielles des risques des déchets, à travers l'élaboration d'une politique de communication permanente. L'organisation du tri, de la collecte, du transport et du traitement des déchets a été également soulignée par M. Rahmani. L'obligation qu'impose une telle politique incite le producteur à établir une nomenclature relative à l'identification de la classe des déchets, à l'indication de la dangerosité, au mode de transport des déchets ainsi qu'à l'attribution d'un numéro de code structuré, a souligné M. Rahmani. En vertu de cette politique, le producteur est tenu de s'acquitter d'un montant de 10 500 da pour chaque tonne de déchets stockés. M. Rahmani a appelé à éliminer les déchets de mercure à Azzaba, estimés à plus d'un million de tonnes stockée dans ce complexe, qui a été fermé sur ordre du ministère, et les quelque 450 000 t de boues de zinc également stockées depuis 20 ans à Ghazaouet. Il a en outre évoqué la fermeture provisoire de 250 entreprises en vue de nettoyer les déchets existants.