Les habitants du lotissement Haï El Menzel de Saoula n'en finissent d'endurer les désagréments causés par l'absence totale de voies bitumées. Créé il y a plus de 20 ans, le quartier, situé juste à l'entrée de la ville, en face de la Gendarmerie nationale, ne dispose pas de cette commodité essentielle qu'est la route. Il est traversé par 6 voies, en réalité des pistes chaotiques, qui mettent à rude épreuve les suspensions des véhicules et dans lesquelles pataugent les résidents dès qu'il pleuve. La situation est devenue intenable ces jours-ci où, après de fortes précipitations, la quasi-totalité des voies a été rendue impraticable. Les habitants rapportent que les autorités locales avaient promis à maintes reprises le bitumage des rues, mais l'opération n'a jamais démarré, et les promesses tenues souvent en période électorale s'envolent dès les résultats des scrutins. On invoque l'absence de budget, le manque de moyens et tout un ensemble de justifications qui ne font qu'accroître le sentiment des résidents d'être des laissés-pour-compte. Pourtant, rien ne s'oppose à ce que le quartier devienne l'un des plus beaux de Saoula, du fait de son site, mais aussi de l'architecture fort agréable des constructions. Ici, nous dit-on, il y a l'eau potable, les réseaux d'évacuation des eaux usées, le gaz, l'éclairage public et le téléphone. « Il nous manque la route pour vivre dignement », confie, amer, l'un des plus anciens habitants de ce qui fut, il y a 25 ans, l'ex-ferme Boni.