Cinq logements de fonction du secteur de l'éducation, dans la commune de Béjaïa, sont au centre d'un litige entre leurs locataires actuels, des enseignants du primaire, et de nouveaux bénéficiaires détenteurs de décision d'attributions officielles. En 2000, une commission d'attribution, ayant regroupé des représentants de la direction de l'éducation (DE) et ceux du SETE/UGTA, avait rendu publique une liste de bénéficiaires, dont les actuels locataires. Quelques jours plus tard, cinq autres travailleurs font valoir leur qualité d'« authentiques » bénéficiaires en brandissant des décisions d'attribution signées par le premier responsable de la DE. La nouvelle a accéléré l'occupation des logements doublement attribués par les premiers bénéficiaires donnant ainsi le coup d'envoi à ce qui a pris, au fil du temps, l'allure d'un conflit à risque puisqu'il a fallu recourir à la force publique pour tenter une expulsion. Dans un climat délétère, l'opération a échoué pour laisser place à une bataille juridique faite de déclaration d'incompétence et de reports avant que le tribunal de Béjaïa ne rende, le 31 décembre dernier, son verdict d'expulsion doublée d'une amende de 5000 DA à l'encontre de chacun des 5 enseignants locataires. « L'un des ces enseignants menace de s'immoler », a révélé le secrétaire général du SETE Béjaïa lors d'une conférence de presse où il souligne le « risque d'appeler à un mouvement de grève ». Le cas est d'ailleurs intégré dans la dernière déclaration du syndicat qui « dénonce avec force les mesures arbitraires prises » et se dit prêt à s'opposer « énergiquement à l'application d'expulsion des 5 familles de travailleurs occupant légitimement leur logement ». Le SETE va jusqu'à interpeller le wali pour surseoir à la décision d'expulsion. Dans le chapitre des logements, le SETE dénonce aussi « le retrait des 40 logements EPLF de Béjaïa par cet organisme aux bénéficiaires qui attendent depuis 2002 » et le « blocage des 33 logements LSP à Tichy par la commission ad hoc de wilaya ». Le retrait fait suite à la nouvelle procédure de vente aux enchères à laquelle a recours désormais l'EPLF, et le « blocage » a lieu « sous prétexte que les bénéficiaires ne sont pas natifs de Tichy », selon des syndicalistes qui croient savoir que le ministère de l'Habitat a été saisi du problème.